Écrite pour le cinquantième anniversaire des Percussions de Strasbourg, Burning Bright emprunte son titre à l’un des plus célèbres poèmes de la littérature anglaise, The Tyger de William Blake, publié en 1794
Non-conformiste et libre-penseur, violemment hostile à la moralité répressive ainsi qu’à toute forme d’oppression théologique et politique, Blake prit le parti de la Révolution française et dénonça la mise en esclavage des noirs d’Amérique, sans renoncer à une forme de quête mystique, seule capable à ses yeux d’exprimer la splendeur des illuminations intérieures. La fureur éruptive et hallucinée de ses visions inspire crainte et effroi.
« Conçu d’un seul tenant, tel un immense Adagio à la manière de Bruckner, Burning Bright est une vision poétique en rupture avec les types de délimitation propres à la tradition, contours ou clôtures. La musique s’élève par couches, par nappes, ou se déploie par émergences amples et diffuses. Les timbres dessinent leur propre espace de résonance et se disposent en profondeur, dans la fuite indéfinie d’un horizon. Les sons enflent, se diffusent ou se tordent, s’entremêlant comme des fluides ou des gaz. À l’instar du poème de Blake, Burning Bright mobilise les énergies premières : un drame sans récit ni anecdote, une forme donc qui s’engendre et recherche son unité au travers de secousses telluriques. L’espace immense que l’on y découvre, un espace à la Kubrick, pourrait bien devenir, malgré les espoirs de notre époque, celui d’un éternel confinement. » — Hugues Dufourt
Co-accueil
Friche la Belle de Mai
Coproduction
Les Percussions de Strasbourg
Commande
État français et Percussions de Strasbourg
Les Percussions de Strasbourg sont soutenues avec constance et fidélité par : Ministère de la Culture / Direction Régionale des Affaires Culturelles Grand Est, Ville et Eurométropole de Strasbourg, mécénat musical Société Générale, Région Grand-Est, Conseil Départemental du Bas-Rhin, Institut français, Spedidam, Sacem, Adami et FCM
Percussions de Strasbourg
ensemble
Ensemble professionnel de création musicale le plus ancien en France, au format unique et riche d’un répertoire exceptionnel, les Percussions de Strasbourg sont des ambassadeurs mondialement reconnus et respectés pour la qualité de leurs interprétations et leur capacité de création et d’innovation. A leur actif : plus de 1700 concerts dans 70 pays, 350 œuvres, un instrumentarium unique au monde, une trentaine de disques, de multiples récompenses et prix dont un Diapason d’Or et une Victoire de la musique classique en 2017 qui récompensent la première sortie discographique du label Percussions de Strasbourg, Burning Bright de Hugues Dufourt… Tout a commencé en 1959, lorsque Pierre Boulez fut invité à diriger son œuvre Le Visage Nuptial à Strasbourg. Pour former le vaste pupitre de percussions dont il avait besoin, on réunit les musiciens des deux formations locales – l’Orchestre municipal et celui de l’ORTF. Les six jeunes musiciens – Bernard Balet, Jean Batigne, Lucien Droeller, Jean-Paul Finkbeiner, Claude Ricou et Georges Van Gucht – animés par une même énergie novatrice et audacieuse et soudés par une forte amitié, décident alors de fonder ensemble une formation de percussions : répertoire, choix des instruments, tout était à inventer… Jean Batigne présente le projet à Pierre Boulez pour qu’il l’aide à en trouver le nom : le “Groupe Instrumental à Percussion” deviendra par la suite “Les Percussions de Strasbourg”. Très vite, la formation inspire l’écriture d’un nouveau répertoire par des compositeurs tels que Messiaen, Stockhausen, Serocki, Kabelac, Ohana, Xenakis, Mâche ou Dufourt… Comme le dira Pierre Boulez par la suite : “Un répertoire était nécessaire pour le Groupe mais le Groupe a rendu le répertoire nécessaire.” En 1967, les six percussionnistes interprètent Ionisation de Varèse, avec l’accord du compositeur et grâce à l’intervention de Boulez, alors que la partition exige la participation de treize percussionnistes. Là où l’on aurait pu voir la relève d’un défi, c’est la maîtrise musicale et le brio scénique qui s’imposent : l’interprétation est un succès et ouvre sa voie à un “groupe de genre” qui n’eut jamais de précédent. Dès lors, les Percussions de Strasbourg ne cesseront de créer et d’innover sans relâche et tourneront dans le monde entier, participant aux plus grands festivals internationaux, de Berlin à Osaka, de Persépolis à Sydney, en passant par Royan, Donaueschingen, Edimbourg, Athènes, Israël, Sao Paulo, New York, Montréal, etc. Grâce à leurs nombreux voyages et une forte complicité avec les compositeurs, ils contribuent aussi activement à la recherche sonore et à l’invention de nouveaux instruments, tel le sixxen conçu par Xénakis. Plus de cinquante ans après et avec l’arrivée de la quatrième génération des Percussions de Strasbourg, l’ensemble fait vivre un patrimoine contemporain en le revisitant sans cesse, innove sans relâche au rythme de l’évolution des nouvelles technologies et de l’élargissement des pratiques et expressions scéniques : un défi à relever pour inventer et explorer ensemble l’immensité du champ de la percussion mondiale au XXIème siècle. Le groupe demeure par ailleurs très actif en matière de pédagogie et développe de nombreuses activités pour tous les publics : masterclass, ateliers-concerts, concerts éducatifs ou scolaires, ateliers de création collective Percustra et formations. www.percussionsdestrasbourg.com
Hugues Dufourt
compositeur
Hugues Dufourt étudie le piano à Genève auprès de Louis Hiltbrand puis la composition avec Jacques Guyonnet, avec lequel il collabore au Studio de Musique Contemporaine de Genève (SMC), et qui crée ses premières œuvres : Brisants, Mura della Città di Dite, Down to a sunless sea, Dusk light. Agrégé de philosophie en 1967, Hugues Dufourt fut, à Lyon, l’élève de François Dagognet et de Gilles Deleuze. Hugues Dufourt prend part aux concerts du groupe Musique du Temps à Lyon, et devient, en 1968, responsable de la programmation musicale au Théâtre de la Cité à Villeurbanne, sous la direction de Roger Planchon. La musique de Hugues Dufourt repose sur une richesse de constellations sonores et harmoniques et s’appuie sur une dialectiques du timbre et du temps. Il privilégie les continuités et les lentes transformations d’un discours musical qui n’est que rarement interrompu. Il conçoit des formes par évolution de masses et travaille sur les notions de seuils, d’oscillations, d’interférences et de processus orientés. Pionnier du mouvement spectral, il lui accorde toutefois une définition plus large, cherchant à mettre en valeur l’instabilité du timbre introduit dans l’orchestration. Il puise en partie de son inspiration dans l’art pictural, dont il retient essentiellement le rôle de la couleur, des matières et de la lumière. Marqué par l’avant-garde française des années 60, Hugues Dufourt participe aux activités de L’Itinéraire (1975-81) et fonde en 1977 le Collectif de Recherche Instrumentale et de Synthèse Sonore (CRISS) (1985 - 2009) et créé en 1982 l’Unité Mixte de Recherche “Recherche Musicale” qu’il dirige jusqu’en 1995. Hugues Dufourt a reçu le Grand Prix de la Musique de Chambre (SACEM) en 1975, le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour l’enregistrement de Saturne en 1980, le Prix Koussevitski en 1985 pour celui d’Antiphysis, le Prix du jury du Festival Musique en Cinéma pour Hommage à Charles Nègre en 1987 ainsi que le Prix des Compositeurs de la SACEM en 1994. En 1999, l’Académie du disque lyrique décerne à Dédale l’Orphée du meilleur enregistrement d’un compositeur français (Prix de la SACD). Pour le 53e palmarès de l’Académie Charles-Cros, Hugues Dufourt reçoit en 2000 le Prix du Président de la République pour l’ensemble de son œuvre à l’occasion du premier enregistrement d’Erewhon. L’album des Hivers, enregistré par l’Ensemble Modern de Francfort, sous la direction de Dominique My reçoit un diapason d’Or en 2002. Le disque Le Cyprès Blanc / Surgir avec Gérard Caussé, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg et Pierre-André Valade a été désigné Diapason d’Or de l’année 2008. Le disque Les Météores, enregistré par l’Ensemble Orchestral Contemporain sous la direction de Daniel Kawka, a reçu un diapason d’Or en 2009. Un diapason d’Or a été décerné en février 2011 à l’enregistrement de l’Afrique et l’Asie d’après Tiepolo par l’ensemble Recherche. En 2014, l’Ensemble Berlin PianoPercussion crée L’Eclair d’après Rimbaud pour deux pianos et deux percussions au Festival MaerzMuzik de Berlin et Bernard Haas crée These Livid flames au Festival International d’orgue d’Haarlem (Pays-Bas). www.henry-lemoine.com
Friche la Belle de Mai (Grand Plateau)
41, rue Jobin13003
Marseille
DURÉE
1h00 environ
TARIFS
Plein 13€
Réduit 10€
Pass Soirée 14€
Réduit Pass 6€
Minh-Tâm Nguyen, François Papirer, Galdric Subirana, Enrico Pedicone, Hsin-Hsuan Wu, Thibaut Weber
percussions
ŒUVRES DE
Hugues Dufourt
Burning Bright - 2014