À partir de ses recherches menées dans la basse vallée de l’Omo en Éthiopie, Anna Gaïotti entreprend l’écriture de la création musicale A Kiss Without Lips en collaboration avec Léo Dupleix et Sigolène Valax, membres du groupe vierge noir e
L’approche des danses et des musiques se joue pour cette création au cœur d’un travail d’écriture poétique et dans le prolongement d’une quête éthonomusicale auprès des tribus Hamar et Nyangatom. A Kiss Without Lips (AKWL) cherche à étendre la compréhension d’un dialecte gestuel, sonore et spirituel. AKWL tente d’apprécier son caractère ordinaire comme extraordinaire, telle une mémoire empruntée à la vie domestique, à son ennemi et aux monstres, à ses incarnations répétées et ritualisées par le corps vulnérable. AKWL engage une réflexion sur la fracture d’une écologie locale dévastée par une culture patriarcale, une économie mondialiste univoque et une crise climatique irréversible. Ce baiser est l’espace-temps d’un voyage aux confins des frontières Kenyane et Sud-Soudanaise où, aujourd’hui, les terres et les êtres sont divisés, où les eaux et les peaux sont divisées, où le corps se divise en son cœur.
Pour cette nouvelle création, le trio vierge noir e manipule archives matérielles et archives immatérielles, pour composer la bande sonore de A Kiss Without Lips. À travers l’expérience de sa musique hybride, acoustique et amplifiée, vierge noir e étend la mémoire sonore d’un environnement et la transmission d’un monde. Il.elles composent avec le texte et par le biais d’instruments électroniques et numériques (programmation, synthétiseurs analogiques et low-fi) pour animer la fiction qui émerge d'une expérience propre.
Coproduction
GMEM
Soutien
DRAC PACA - Plan de relance dans les territoires
Sig Valax
artiste sonore
Sigolène Valax joue du Perséphone, un synthétiseur analogique contrôlé par un ruban, amplifié sur un ampli guitare. Ce sont des masses granuleuses, des vibrations spectrales insolentes, des chuintements, des battements sourds, des ondes en lévitation, et tant de textures à la fois terrestres et très cosmiques, qu’elle dévoile par son toucher.
Léo Dupleix
artiste sonore
Léo Dupleix, quand il ne joue des grains ou lignes saturés via maxmsp, manipule un théâtre de choses dotés de mécanismes vibratoires et tactiles, capteurs sur objets modestes : gobelets en plastiques, boîtes de conserve, ressorts, billes, tambourin… qu’il amplifie, ou pas, via haut-parleurs vibratoires nomade. Il joue et rompt avec agilité l’itération du geste ou la persistance d’un son quelconque, par le biais de contraintes temporelles, de partitions, ou déviant et amenant hors frontalité les présences : sa présence physique, celle de son jeu, celle de l’objet. Le low-tech et l’acoustique se nattent avec conscience, avec la pertinence de l’ordinaire.
vierge noir e
= Sig Valax, Anna Gaïotti, Léo Dupleix
vierge noir e est une chimère musicale, un corps à 3 têtes bruitistes, qui nouent, dénouent et renouent les bobines de l’improvisation sonore. La musique s’argumente et s’abîme tant dans l’espace que dans le temps, le rien ou le surplus sont des choix performatifs ; et sur le terrain de jeu, les 3 musiciens ne s’unissent en proie à la frontalité d’un concert, mais usent les espaces qu’on leur donne. C’est dans l’interaction de leurs 3 présences et de leurs corporéités singulières et propres que le son découle et écoute et se casse. Aussi vierge noir e travaille la relation ou la friction entre la discipline du mouvement musical et la mise en scène du geste sonore spatio-temporel. Au delà d’une mise en jeu des contingences et de leur acuité d’écoute, vierge noir e visite leur travail d’improvisation par les systèmes contraignant, imaginant des protocoles de durée et de répétition, jouant des partitions de Taku Sugimoto, Manfred Werder et Karlheinz Stockhausen utilisant la censure physique ou la censure sonore, ou en se parlant, se dictant ou jouant sur les temporalités. Autant de tâches ou presqu’écritures qui sont des outils digérés pour mieux exploser les abandons et les regrets en live. Dans leur réflexion sur l’improvisation et la musique improvisée, le silence apparaît comme une nécessité : il peut être considéré tel un objet musical, un sujet, une tendance, une âme partagée, un geste musical : une résistance, une insistance, un rendez-vous, un arrêt ou une note… Depuis leur formation en 2016, vierge noir e a exploré divers rapports et formats scéniques, en utilisant les espaces qui sont à leur portée (intérieurs et extérieurs) et les temporalités (concerts allant de 5 minutes à 4 heures non-stop). Sous la directive chorégraphique d’Anna Gaïotti, ils créent les pièces BAL DES LAZE (2019), LES ANTÉCÉDENTES (2020) et A Kiss Without Lips (2021). — www.vierge-noir-e.org
Friche la Belle de Mai (le Module)
41, rue Jobin13003
Marseille
DURÉE
1h00
TARIFS
Unique 6€
Carte de fidélité Modulations 30€*
Nombre de places limité
*Donne accès à toutes les Modulations de la saison 2022-23
Sig Valax
persephone, analogue synthesizer
Léo Dupleix
max/msp
Anna Gaïotti
concept, chorégraphie, harshvoice, tapdance, bells, text