J’ai l’impression d’avoir découvert un trésor.
La recherche avait démarré avec le solo « Répercussions ». Et puis en prolongeant cette quête il y a eu la rencontre avec le butoh, la rencontre avec les sensations que j’éprouvais en écoutant mon corps, les sons qu’il pouvait produire et comment il pouvait interagir avec ceux de l’extérieur. Il y a eu le besoin d’être connectée plus que jamais à la musique, et d’entrer en dialogue avec des interprètes au plateau qui jubileraient avec moi. Alors j’ai décidé d’écrire un Concerto pour chaussures.
Objet de la résidence : Recherche sonore (traitement des pieds) et création chorégraphique et musicale
Ce concerto en 37 ½ présente une pièce hybride chargée d’histoires, structurée en trois parties et le tout rythmé par les zapateados flamenco. Ici le choix du Concerto se justifie par sa forme en triptyque : une sonate (mouvement rapide et intime), un lied (lent et chanté) et un rondo (rapide), et aussi par l’imaginaire qu’il évoque à tout un chacun.
L’art flamenco est notre terrain de jeux, notre point de départ. Par la technique du phasing, on cale, décale, recale la rythmique de nos instruments pour arriver ensuite à l’unisson. On croit alors à une erreur, nous nous jouons du public et sublimons ces moments d’équilibre.
Inspirés à la fois par la musique minimale des années 70, les patterns rythmiques du flamenco (siguiriya, solea, buleria…), ce concerto met en lumière une nouvelle forme d’expression sonore.
Cette démarche musicale engage le corps tout entier dans une gestuelle très éloignée d’un esthétisme superficiel. Connectée aux sons, au corps, aux autres, j’ai l’impression d’avoir découvert un trésor.
Ana Pérez
chorégraphe et interprète
C’est à l’âge de 3 ans qu’Ana Pérez met ses premières chaussures de flamenco.
Fille du chorégraphe Patrick Servius et de Maria Pérez danseuse de flamenco et directrice du centre Solea, Ana grandira sous l’influence de ces deux modèles.
Après sa formation au sein du groupe Grenade de Josette Baïz, elle étudiera auprès des plus grands maîtres du flamenco tels que Pilar Ortega, Adela Campallo ou Andrés Marin à Séville, berceau de cet art traditionnel, où elle vivra pendant huit ans.
Très vite elle intègre les tablaos les plus prestigieux d’Espagne, le ballet andalou de Cristina Hoyos et la compagnie flamenco vivo de Luis de la Carrasca avec qui elle parcourt le monde.
En 2017, Ana revient dans sa ville natale à Marseille et crée sa propre compagnie.
Elle entame alors un travail de recherche avec la création du solo « Répercussions » qui l’amènera à explorer une approche plus contemporaine de sa danse.
Elle créé en 2020 après le premier confinement, le solo « Carrito » commandé par Michel Kelemenis dans le cadre du programme 8m3, elle est interprète au sein de la compagnie de Patricia Guerrero, et collabore sur différents projets musicaux avec la pianiste Amandine Habib, le saxophoniste Raphaël Imbert, la Geneva Camerata de David Greilsammer etc.
Aujourd’hui elle poursuit ses expérimentations en allant toujours plus loin dans le champ des possibles que lui propose sa gestuelle si singulière. Son sens du rythme et la sonorité délicate de ses pieds en font également une musicienne virtuose.
José Sanchez
guitariste et compositeur
José Sanchez est l’un des rares artistes à mener aujourd’hui deux carrières musicales parallèles, l’une en tant que guitariste de flamenco et l’autre en tant que virtuose du théorbe baroque. José Sanchez est un musicien éclectique et atypique qui ne cesse de surprendre son public.
Fortement imprégné par sa culture d’origine, le flamenco, il multiplie les rencontres et explore des fusions étonnantes entre différents univers artistiques, allant de la musique baroque et jusqu’à la musique contemporaine et l’électro, en passant par le jazz, la musique minimaliste et répétitive. Sa carrière l’amène à se produire à travers l’Europe et l’Asie. Il écrit la musique et participe notamment au spectacle « Questcequetudeviens? » d’Aurélien Bory, qui sera nominé au Laurence Olivier Awards. Avec ce projet, il donnera plus de cent-cinquante représentations. Il collabore depuis de nombreuses années avec la danseuse et chorégraphe Stéphanie Fuster, avec des orchestres tel que le Geneva Camerata, l’Orchestre de Chambre de Toulouse et le chef et violoniste Gilles Colliard pour des projets alliant musique classique, baroque et flamenco.
Matthieu Pernaud
musicien
Pianiste passionné de synthétiseurs, Matthieu Pernaud est un musicien protéiforme et hyperactif de la scène musicale marseillaise.
Quand il n’est pas en studio pour produire des bandes sons de spectacle pour de la danse (Compagnie Aygaghma) ou du cirque (Compagnie Lazuz, Ecole de cirque deStockholm), il est aux commandes des synthétiseurs pour le projet Instrumentarium du Collectif Arbuste, développe des installations interactives et lumineuses (Quadrant). Il accompagne également aux claviers, machines et percussions d’autres projets musicaux comme le groupe Isaya ou Temenik Electric. Depuis quelques années, son travail personnel s’est orienté vers la musique acousmatique, la spatialisation et l’expérimentation sonore.
Ana Pérez
chorégraphie et interprétation
José Sanchez
guitare et composition musicale
Matthieu Pernaud
musique électronique
Héléna Payan
création et régie lumière
Lambert Sylvain
régie son
Patricia Guerrero
regard extérieur
Caroline Perdrix
direction artistique
Barta studio
costumes