Résidence de création.
Cette nouvelle création du collectif La Nòvia s’inscrit dans la continuité de projets initiés depuis 2015 : il s’agira d’interroger les similitudes esthétiques et acoustiques inhérentes aux musiques traditionnelles et contemporaines en confrontant l’instrumentation spécifique du collectif à des œuvres du répertoire du XXème — XXIème siècle.
Avec Flux, ce sont le bourdon et la microtonalité qui avaient été explorés notamment à travers la pièce Disseminate de Phil Niblock ; le In C de Terry Riley leur a permis d’approfondir les notions de motifs et de répétition. Dans ce nouveau projet, ce sont les questions de rythme et de timbre que le collectif abordera au regard du travail de Conlon Nancarrow et d’une commande de pièces auprès de la compositrice et artiste sonore Jessica Ekomane.
Soutiens
Drac Auvergne Rhône-Alpes ; Région Auvergne Rhône-Alpes ; CERC centre de creacion musicau de Pau ; GMEM — Centre national de création musicale, Marseille ; Le Lieu Unique - Scène nationale de Nantes ; Lieu-Dit ; Festival MUSICA
Jessica Ekomane
Compositrice
Musicienne électronique et artiste sonore née en France et vivant à Berlin, Jessica Ekomane crée des situations où le son agit comme un élément transformateur pour l’espace et le public. Ses performances quadriphoniques, caractérisées par leur effet physique, recherchent un état cathartique à travers l’interaction de la psychoacoustique, la perception des structures rythmiques et l’alternance entre bruit et mélodie. Ses paysages sonores immersifs et en constante évolution s’appuient sur des questions telles que la relation entre perception individuelle et dynamique collective ou l’étude des attentes en matière d’écoute et de leurs racines sociétales.
Son premier LP Multivocal sorti en 2019 chez Important Records, est issu d’un projet de sieste musicale à Ars Electronica, organisé par Shu-Lea Chang et Matthew Füller. Depuis, son travail a été largement présenté dans des festivals, des salles de concerts, des espaces d’art contemporain et des musées à travers le monde tels que Hamburger Bahnhof, Reina Sofia, Kanal Pompidou, Art Basel, Villa Massimo, CTM festival, Cafe OTO, Gedächtniskirche....
Elle a fait partie des compositeur·rice·s choisi·e·s comme collaborateur·rice·s par Natascha Sadr Haghigian pour son installation Ankerzentrum au pavillon allemand de la Biennale de Venise 2019, aux côtés de Maurice Louca, DJ Marfox, Jako Maron, Tisha Mukarji et Elnaz Seyedi.
Elle est actuellement l’une des boursières en résidence pour le prix villa Romana 2023 à Florence.
Colon Nancarrow
Compositeur
Né en 1912 dans l’Arkansas, c’est en entendant Le Sacre du Printemps de Stravinski qu’il décide de devenir compositeur et d’étudier avec des figures aussi diverses que Roger Sessions, Walter Piston ou Nicolas Slonimsky. Rompant avec une carrière de trompettiste de jazz et déjà membre du Parti communiste, il part faire la guerre en Espagne contre Franco. De cette époque datent ses premières compositions instrumentales, encore fortement influencées par le jazz et la modernité européenne d’alors.
Dès 1940, il prend la nationalité mexicaine et s’installe à Mexico. Sept ans plus tard, il a la bonne idée d’aller à New York pour acheter un piano mécanique. C’est pour cet instrument inattendu qu’il écrira la majeure partie de son œuvre, composant ses fameuses Études, et réalisant patiemment les rouleaux perforés destinés à animer le piano mécanique. Commence alors un long, patient et opiniâtre travail solitaire qui attirera enfin l’attention de John Cage, puis de Merce Cunningham, qui empruntera alors la musique de Nancarrow pour l’une de ses chorégraphies et permettra, en 1964, de la faire entendre pour la première fois en situation de concert.
La célébrité de Colon Nancarrow se dessine au milieu des années 70, lorsque ses études font l’objet de publications discographiques. Son influence, explicite ou non, se fera sentir chez des compositeur·rice·s aussi divers·es que Gérard Grisey, György Ligeti ou Frank Zappa. Musique du processus et de la perfection géométrique, l’art de Nancarrow échappe par nature aux conventions du discours et de la forme.
Il décède à Mexico le 10 août 1997.
La Nòvia
Collectif
Situé en Haute-Loire et créé en 2009. Aujourd’hui, ce collectif riche d’une quinzaine d’artistes, enseignant·e·s et théoricien·ne·s (originaires d’Auvergne Rhône-Alpes, Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Île-de-France...), s’est réuni pour coordonner leurs efforts et leurs réflexions autour des musiques traditionnelles
et / ou expérimentales.
La Nòvia emploie une salariée permanente en tant que chargée de production depuis 2011. Grâce au soutien des collectivités territoriales, des sociétés civiles et de plusieurs autres partenaires (la scène nationale de Nantes, le Centre Pompidou, AMTA, la Maison de la Musique Contemporaine, les Instants Chavirés...), le collectif a produit plusieurs créations : La Baracande, le Trio Puech Gourdon Brémaud, Flux, In C, l’Autre, Maintes Fois, Au Seuil du Vent, La Harde, Sand, Frêne, Biais, La Trève, De l’Errance l’Oubli... Ces créations rejoignent les formations existantes de La Nòvia qui jouent sur l’ensemble du territoire national, en Europe et à l’international.
La Nòvia bénéficie d’un conventionnement de la Drac Auvergne Rhône-Alpes et du soutien de l’Onda pour sa démarche novatrice.
Antoine Cognet
banjo
Basile Brémaud
violon
Clément Gauthier
chabrette
David Fauroux
régie son
Ernest Bergez
violon
Grégoire Orio
scénographie, vidéo, lumières
Guilhem Lacroux
écriture/direction, guiatre électrique
Jacques Puech
cabrette
Nina Garcia
guitare électrique
Perrine Bourel
violon
Pierre-Vincent Fortunier
cornemuse Béchonnet 11p
Yann Gourdon
écriture / direction, vielle à roue, électronique
Jessica Ekomane
composition