Initiée en 2020, la collection de l’Ircam intitulée Musiques-Fictions propose une expérience à la fois littéraire et sonore inédite, associant un texte contemporain à une création musicale, dans un dispositif de diffusion immersif.... Installé·e sous le dôme de diffusion ambisonique de l’Ircam composé de 49 haut-parleurs, reconstitué dans le Module du GMEM, l’auditeur·rice est convié·e à une écoute où l’imagination est sollicitée par un environnement sonore aux possibilités expressives étendues permettant de reproduire une
situation d’écoute proche de celle du monde réel, de la grande scène spectaculaire aux plus infimes détails du discours intime.
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Cette Musique-Fiction #3 intitulée « Naissance d’un pont » inspirée du roman éponyme, croise les destins d’hommes et de femmes venu·e·s dans une Californie mythique participer à la construction d’un gigantesque pont suspendu...
Un formidable documentaire sur ce chantier titanesque ainsi qu’une réflexion sur les effets collatéraux de la mondialisation et la domestication des grands espaces naturels.
Coproduction
Ircam-Centre Pompidou ; Centre Dramatique National de Tours
Soutien
Sacem
D’après
« Naissance d’un pont » de Maylis de Kerangal (2010) © Éditions Verticales
En partenariat avec
la Friche la Belle de Mai
« Avec la musique de « Naissance d’un pont », mon intention était de réunir à la fois les caractéristiques d’une fresque et d’un portrait : d’un côté la monumentalité de la fresque, qui tracent de grandes arches, entre plan narratif d’ensemble et installation figée ; de l’autre la richesse du détail, fourmillement d’événements minuscules, comme un portrait flamand.
La musique n’illustre pas le texte, mais constitue un véritable ‘‘second texte’’ qui vient contrepointer le premier, et ne livre son détail qu’à une écoute très attentive, ou lors d’une seconde écoute.
Dans ce contexte, celui des moyens d’immersion que permet le son ambisonique, il ne s’agit pas, pour moi, d’explorer des trajectoires complexes de sons dans l’espace, mais plutôt d’inscrire certains mouvements archétypaux qui puissent être identifiés, répétés et qui deviennent, en quelques sorte, la “signature spatiale” de chaque épisode. Il s’agit en somme de construire une expérience sonore physique en même temps qu’un voyage littéraire. »
— Daniele Ghisi
« Le souffle épique de la construction du pont alterne avec les situations concrètes qui lient ou opposent les différent·e·s protagonistes. Chacun·e des six acteur·rice·s prend part à la dimension chorale du récit mais prend également en charge l’un des personnages de l’histoire. Le rythme et la musicalité spécifiques à l’écriture de Maylis de Kerangal sont restitués pour établir une partition de voix et de mots à partir de laquelle Daniele Ghisi peut à son tour composer une architecture de notes et de sons. »
— Jacques Vincey
Maylis de Kerangal
Écrivaine
Elle passe son enfance en Haute-Normandie, au Havre. Après avoir étudié à Paris l’histoire, la philosophie et l’ethnologie, elle commence à travailler pour Gallimard jeunesse en 1991. C’est en 2000 qu’elle publie son premier roman aux éditions Verticales, intitulé « Je marche sous un ciel de traîne ». Rencontrant un certain succès, la nouvelle écrivaine poursuit son aventure en publiant « La Vie voyageuse » (2003), « Ni fleurs, ni couronnes » (2006) et « Dans les rapides » (2007). Parallèlement à cette profession littéraire, elle crée les éditions du Baron Perché, maison spécialisée en littérature de jeunesse, et pour laquelle elle travaille jusqu’en 2008. Cette même année, elle remporte le prix Médicis et Femina pour son roman « Corniche Kennedy » (2008). Les prix littéraires se succèdent par la suite, en 2010 avec son roman « Naissance d’un pont », en 2012 pour « Tangente vers l’est », et enfin en 2014 pour son œuvre « Réparer les vivants ». L’auteure s’est également essayée à la littérature pour jeunesse en publiant un album pour enfant en 2011 avec l’illustratrice Alexandra Pichard.
Daniele Ghisi
Compositeur
Né en France en 1984, Daniele Ghisi étudie la Composition musicale au Conservatoire de Bergame avec Stefano Gervasoni et poursuit ses études avec le Cursus de l’Ircam.
En 2009-2010, il est compositeur en résidence à l’Akademie der Künste (Berlin) ; en 2011-2012, il est compositeur en résidence en France, membre de l’Académie de France à Madrid – Casa de Velázquez. En 2015, il est en résidence à Milan avec l’Ensemble Divertimento, qui enregistre son premier CD monographique « Geografie ». Depuis 2010, il développe, avec le compositeur Andrea Agostini, la librairie pour la composition assistée par ordinateur « Bach : automated composer’s helper ».
Il est cofondateur du blog nuthing.eu, dans lequel il écrit.
Son œuvre est éditée par Casa Ricordi. Entre 2017 et 2020, il enseigne la Composition Electroacoustique au conservatoire de Gênes. Actuellement, il est compositeur-chercheur à l’université de Californie, Berkeley (CNMAT).
Jacques Vincey
Metteur en scène
Metteur en scène et comédien, Jacques Vincey dirige le Théâtre Olympia – Centre dramatique national de Tours depuis janvier 2014. En tant que comédien, il travaille notamment avec Patrice Chéreau, Bernard Sobel, Robert Cantarella, Luc Bondy, Nicole Garcia, Peter Kassovitz, Alain Chabat…
Il fonde la Compagnie Sirènes en 1995 avec laquelle il monte de nombreux spectacles, notamment « Mademoiselle Julie » de Strindberg, « Madame de Sade » de Yukio Mishima qui reçoit le Molière du créateur de costumes, « La Nuit des Rois » de Shakespeare, « Jours souterrains » de Lygre, « La vie est un rêve » de Calderón.
À la Comédie-Française, il met en scène « Le Banquet » de Platon (2010) et « Amphitryon » de Molière (2012).
Pour l’ouverture de la saison 2014-2015 au Théâtre Olympia, il présente « Yvonne, Princesse de Bourgogne » de Witold Gombrowicz. Il crée « Und » de Howard Barker avec Natalie Dessay en mai 2015, « La Dispute » de Marivaux avec les acteurs de l’ensemble artistique en février 2016, et « Le Marchand de Venise » (Business in Venice) d’après Shakespeare, dans lequel il joue le rôle de Shylock.
À l’opéra, il met en scène « Midsummer Night’s Dream » de Benjamin Britten en avril 2018 au Grand Théâtre de Tours.
En novembre 2018, il crée « La Réunification des deux Corées » de Joël Pommerat à Singapour et ramène le spectacle au CDN de Tours et à la MC93-Bobigny.
En février 2019, il crée une version itinérante de « L’Île des esclaves » de Marivaux, jouée plus de vingt fois dans le département d’Indre-et-Loire, avant d’en présenter une seconde version sur le plateau du Théâtre Olympia en septembre 2019.
Friche la Belle de Mai (le Module)
41, rue Jobin13003
Marseille
TARIFS
Plein : 8€
Réduit : 6€ *
* Jeunes 12 — 25 ans, étudiant·e·s, demandeur·euse·s d'emploi, bénéficiaires des minima sociaux, intermittent·e·s, séniors de 65 ans et plus — sur justificatif.
DURÉE
1h45 (entracte 10 min. environ)
Maylis de Kerangal
texte
Daniele Ghisi
musique et réalisation
Jacques Vincey
direction d’acteur·rice·s, adaptation et réalisation
Emmanuelle Zoll
adaptation
Jérémie Henrot
ingénierie sonore
Thibaut Carpentier
conseiller scientifique Ircam-STMS
avec les voix de
François Chattot (Georges Diderot)
Marie-Sophie Ferdane (Summer Diamantis)
Laurent Poitrenaux (Sanche Alphonse Cameron)
Julie Moulier (Catherine Thoreau)
Nicolas Bouchaud (Jacob)
Alain Fromager (Seamus O’ Shaughnessy)
Anthony Jeanne (jeune au bob orange)