Natacha pratique la voix en tant qu’instrument, objet de pensée, de recherche et comme outil de soin. Cela ouvre de multiples champs d’applications. Tout en suivant un apprentissage vocal et musical au début des années 90 à Paris et Bombay, associé à un usage des arts énergétiques, Natacha s’engage au sein de collectifs, groupes artistiques afin de mettre en pratique ses recherches et déconstruire un pan de ces enseignements. Par ailleurs, l’artiste aime nourrir des pratiques vocales collectives et expérimentales, dans différents contextes (centre sociaux, école d’art, centre psychiatrique…).
En résidence depuis 2013 au GMEM — centre national de création musicale situé à Marseille, elle y élabore différentes créations. Son cheminement, jalonné de nombreuses rencontres et collaborations, parmi lesquelles se tissent des affinités profondes avec les artistes et groupes Aude Romary, Michel Doneda, Christophe Cardoën, eRikm, Cécile Duval, Jérôme Noetinger, Angélica Castello, Catherine Jauniaux, Nicolas Gerber, le UN (société d’improvisation), Terminal Beach & Oracle (collectifs d’artistes), Mutantes, Future Folk Stories…….
En 2012, Natacha insuffle Chœur tac-til, un chœur avec des ami.e.s voyant.e.s et non voyant.e.s, dans lequel elle crée en compagnonnage avec les dix voix, de nouveaux modes compositionnels, distanciés du champ visuel.
Elle vit à Marseille et s’est produite en France, Inde, Italie, Grèce, Russie, Belgique, Argentine, Allemagne, Québec, Canada, Islande, Hongrie, Espagne, Maroc, Autriche, Palestine, Suisse.
Ses pièces concrètes et créations radiophoniques sont diffusées sur les ondes locales (radio Galère, radio Grenouille-Euphonia, radio Zinzine), nationales et internationales (radio libertaire, france culture, france musique, arte radio, radio clásica RNE, firelfly frequencies…) ainsi que différentes radios et revues en ligne : p-node, La vie manifeste, Wi watt’heure, Ear you are Bruxelles, Résonance Montréal, Chimères Athènes etc. Ses films sont diffusés au sein de différents festivals (FID, Peuple et Culture, Instant vidéos, Festival des cinémas Différents et expérimentaux…) et sur différents sites, notamment sur le site Dérives.
« Je m’intéresse à chaque voix, aux voix infimes et infirmes — celles des vivants et des morts, des humains et non humains. Avec ces voix j’élabore une langue de résistance que je nomme langue des bois, une langue hybride, articulée et inarticulée, imprégnée des écosystèmes sonores. Cela active des performances, des improvisations, des textes, des pratiques vocales collectives, des pièces sonores et radiophoniques, des partitions, des films, des ateliers et laboratoire de recherche, des technologies d’altérités… Ces expérimentations confrontent tout autant les potentiels vocaux, que les problématiques de normalité et d’esthétique, c’est à dire les limites que l’on assigne à la voix : celle de genre, de classe, de registre; ainsi qu’à la prédominance de certain sens. »