Objet de la résidence : recherche spatialisation sonore
À tout son correspond une forme, réciproquement à toute forme correspond un son. Dans la culture Hindoue, Mantra (support sonore) et Yantra (support visuel) sont intimement liés. Ces outils font partie d’un même processus visant à explorer les dimensions subtiles et fondamentales de l’existence. Si Mantra et Yantra sont des sciences millénaires, des techniques dont les buts sont bien définis, l’art Hindou résonne avec ces deux pratiques et invite à des états de conscience spécifiques. Le terme Sanskrit Ritambhara Prajna (vérité - rempli - perception) fait référence à une dimension profonde de perception de la relation son/forme.
Tous ces éléments font partie des recherches de François Richomme et de sa pratique artistique musicale, si ce n’est qu’elles ne se référençaient pas forcément à la culture Hindoue d’une façon aussi spécifique, mais à ses propres expériences et découvertes en lien avec ses pratiques Yogiques. La géométrie du Sri Yantra ainsi que des cercles d’Apollonius de Perge inspirent au mouvement, à la spatialisation sonore, un système audio multicanal en seize points permettant de transcrire de façon optimale les déplacements en question. La Tanpura, instrument généralement à quatre cordes, base de la musique indienne, pose un espace sonore de type drône dans laquelle la musique peut prendre forme et évoluer. En modélisant le son de la Tanpura, il devient possible de lui appliquer des tempéraments musicaux spécifiques comme l’intonation juste (rapport de fréquences simples) et d’explorer une infinité de timbres et d’accordages en multipliant le nombre de cordes de façon conséquente et en spatialisant cet instrument électronique modélisé sur le système d'amplification multicanal.
La mathématique du Sri Yantra (Inde) et des cercles d’Apollonius de Perge (Grèce) s’unissent, fournissant leur données à l’écriture chorégraphique, à la spatialisation sonore, aux différents types de tempéraments musicaux dans une quête esthétique unifiée et en lien au Ritambhara Prajna.
Accueils en résidence
La Zouze - Cie Christophe Haleb ; GMEM
La danse d'Apollonius est sélectionné pour participer à l'Olympiade Culturelle de la Ville de Marseille.
Mécénat (en cours de négociation)
Groupe Soper
Tournée (en cours de négociation)
Mai 2024 — Dans le cadre de la Nuit des Musées, Mucem, Marseille (13)
François Richomme
Musicien, compositeur, ingénieur du son et sound designer
En activité depuis 1984, François Richomme compose pour de nombreux spectacles chorégraphiques avec lesquels il tourne sur les cinq continents, collaborant entre autres avec : Rosy Simas, Fabrice Ramalingom, Atamira Dance Company, Marc Vincent, Didier Théron et Michèle Murray, Yann Lheureux, Fadhel Jaïbi, Christian Zagaria et Khalid Benghrib, Emmanuel Grivet... et danse sous la direction de Mathilde Monnier et de Anna Halprin. Au cœur de son travail : chorégraphie du son par l’utilisation de nombreux haut-parleurs, architecture/géométrie sonore, processus/algorithmes aléatoires, battements binauraux et extensions multicanal, relations fréquence/timbre et corps humain, la relation entre son/musique et mouvement/danse, le corps, la danse et la chorégraphie en tant que language source définissant la structure de la composition musicale. Ses collaborations avec des chorégraphes, plasticiens, metteurs en scène sont nourries par des questions philosophiques, culturelles, politiques, spirituelles et scientifiques variées : l’espace, la présence et la disparition, le temps et ses dimensions, le corps en tant que territoire, le groupe et le territoire, la force du rituel, la danse comme resistance à l’aliénation, la magie du quotidien, le genre, l’ethnie et le pouvoir, le deuil, le repos, l’être ensemble ainsi que la place de l’Humain dans la Nature.
Alessandro Chiodo
chercheur à l’institut des mathématiques de Jussieu
Marc Vincent
chorégraphe
François Richomme
compositeur