Résidence de recherche et d'écriture
Fin 2023, début 2024, le trio La Soustraction des fleurs va fêter ses 20 ans.
L’âge de raison, sans doute ...
L’âge de raison peut-être....
Fondé par le violoniste Jean-François Vrod issu des musiques orales du massif-central français, le trio occupe dès ses débuts une place à part dans le paysage musical français. Si ses racines sont clairement identifiées, son ramage est celui de l’exploration, de la composition et de l’improvisation ; Bref, celui de la création. Ainsi, le trio navigue sans complexe dans des contextes très divers, du festival de musiques traditionnelles au concert de musique contemporaine.
Plusieurs spectacles, concerts, enregistrements, collaborations avec d’autres univers artistiques ont vu le jour faisant de ce trio un riche espace d’échanges artistiques.
Jean François Vrod est à la fois pétri de son histoire de collecteur-musicien des traditions orales du domaine français, de même qu’il est fort attentif aux enjeux de l’art contemporain dans toutes ses expressions.
Frédéric Aurier, violoniste membre du prestigieux Quatuor Bela est un instrumentiste complet jouant tout aussi bien Ligeti et Bartok que les vieilles bourrées auvergnates du pays dont il est originaire. Ajoutons qu’il est aussi un compositeur aujourd’hui reconnu dans le paysage musical savant.
En digne descendant de la lignée de percussionnistes français menant au légendaire trio de percussions Le Cercle (Jean Pierre Drouet, Willy Coquillat, Gaston Sylvestre), Sylvain Lemêtre s’autorise toutes les aventures musicales, des audaces contemporaines de l’ensemble Cairn, à l’ensemble du guitariste Marc Ducret, de ses duos avec Denis Chouillet (piano) ou Benjamin Flament (percussions) à ses propres solos (Sonore Boréale), le tout dans une réjouissante attention à la théâtralité du plateau.
20 ans après ses débuts, le trio décide d’interroger tout d’abord son intrumentarium d’origine (2 violons et 1 zarb). Si au cours du temps les 3 musiciens n’ont pas hésité à parer leurs instruments de diverses « préparations », ont volontiers parlé, chanté en jouant, ont utilisé la podorythmie, le tout en vue d’obtenir une palette timbrale aussi riche que possible, ils souhaitent aujourd’hui enrichir encore plus cette palette sonore.
C’est pourquoi ils imaginent pour le présent projet :
Un orchestre d’hommes orchestre, « L’ODOHO »
Bon nombre de musiciens populaires de l’espace rural européen qui jouaient généralement seuls, ont développé des stratégies pour sonner « large ».
En rajoutant voix, pieds, grelots, bruiteurs divers, double cordes (traditions du violon populaire) picotage (traditions de cornemuse), bourdons sur l’instrument (vielles à roue, cornemuses), basses à la main gauche (accordéons diatoniques et chromatiques), basses aux pied (école Belge Namuroise d’accordéon), cordes sympathiques (Hardingfele norvégien) ... Tous les stratagèmes et parfois même les plus bricolés sont bons pour élargir le spectre sonore.
On voit alors apparaître des musiciens qui s’inventent leur mini-orchestre personnel pour performer bien souvent à l’extérieur.
Il y a quelque chose du théâtre de rue, de la harangue, du camelot dans ce geste artistique singulier, ce qui n’est pas sans déplaire à l’humeur habituellement joyeuse du trio.
Dans le jargon des musiciens populaires français cet ensemble d’instruments hétéroclites joué une seule personne s’appelle un « Jaze », involontaire condensé sémantique de « Jazz » (américain) et du verbe « jaser » !
Pour le présent projet, en zoomant sur cette histoire, les 3 musiciens du trio La Soustraction des Fleurs imaginent pour chacun d’entre eux des possibilités d’extensions instrumentales :
Sets de pieds, de genoux, d’entre-jambes, préparations pour les 2 violons, élargissement instrumental autour du zarb, modificateurs acoustiques de voix, bref tout un ensemble orchestral avec lequel, in fine, ils souhaitent approfondir leur recherche compositionnelle.
Et en écho analogique au jeu des sets instrumentaux composites, divers fragments textuels empruntés à quelques grandes traditions littéraires (Théâtre No, opéras du répertoire occidental, tragédie et comédie grecque, poésies du monde...) viendront répondre au monde sonore des 3 musiciens.
Ce projet sera également pour le trio l’occasion de retrouver avec plaisir un vieux compagnon de route en la personne de Sam Mary aux lumières et bricolages scénographiques.
La création est envisagée pour le début 2024 à Paris au Lavoir moderne.
20 ans ....
20 ans déjà...
Coproduction
Le chantier de Correns, GMEM, Mucem, Cerc (Pau), Cité de la musique de Marseille
Jean-François Vrod
Violoniste
Violoniste issu des musiques traditionnelles françaises, il commence à jouer du violon à l’adolescence en fréquentant le Folk-Club parisien Le Bourdon. Il entreprend alors ses premières collectes sur les musiques de tradition orale dans les montagnes du massif central (Cantal, Haute-Loire). Préoccupé dans son travail tout autant par la valorisation des cultures populaires que par un prolongement contemporain du geste du musicien traditionnel, sa route est jalonnée de nombreux projets de création.
Ainsi, il collabore ou croise à l’occasion de différents projets : Dominique Pifarely, Alain Savouret, Abbi Patrix, Fantazio, Denis Charolles et la Campagnie des musiques à ouïr, Frédéric Le Junter, Frédéric Aurier et Sylvain Lemêtre au sein du trio La Soustraction des Fleurs, le quatuor Bela, le Gmea d’Albi pour deux commandes d’état, Jean Pierre Drouet, Jean Luc Faffchamps (Ensemble Ictus)...
Ses deux derniers enregistrements avec le trio La Soustraction des Fleurs sont publiés par Radio France au Label Signature, le troisième chez Umlaut records.
Sylvain Lemêtre
Percussioniste
L’itinéraire du percussionniste éclectique Sylvain Lemêtre se dessine autour de son ouverture et de son insatiable curiosité envers les explorations et les rencontres musicales. Son domaine de prédilection se situe aux confins de la création contemporaine, du jazz, de l’improvisation et des musiques traditionnelles. Il lui tient à cœur de mener de front ces différents domaines artistiques qui le nourrissent depuis toujours. La question de la théâtralité dans la musique et la présence des musiciens sur scène lui importent beaucoup lorsqu’il aborde le théâtre musical. Ainsi, aujourd’hui il s’investit avec ferveur dans des formations aux esthétiques variées : La soustraction des Fleurs, avec Jean-François Vrod et L’Ensemble Cairn, dirigé par Jérôme Combier, Saltarello - Garth Knox, Adieu mes très belles- Matthieu Donarier. Sonore Boréale, son solo autour des textes d’Olivier Mellano. Il a joué dans Spring Roll et Printemps - Sylvaine Hélary, Surnatural Orchestra, Léger Sourire duo de théâtre musical, Magnetic Ensemble d’Antonin Leymarie, Real Thing #3 et Tower-Bridge - Marc Ducret, Le Sacre du Tympan Fred Pallem, La vapeur au-dessus du riz d’Alexandra Grimal. Plus récemment il se met à l’écriture et honore des commandes, notamment : Borg et Théa commande d’état pour le quatuor Béla, La Soustraction des Fleurs et la maîtrise de l’Opéra de Lyon, mais aussi La tête à l’envers, Entre chou et loup et L’ange du bizarre pour le duo Myssil, ou encore L’énergie du plafond pour Surnatural Orchestra Albert Marcoeur et le quatuor Béla.Tout au long de son parcours, lors de créations de spectacles vivants et concerts, il a collaboré avec les artistes : T.Bonvalet, K.Davis, E.Caron, J.Pontier, D.Chouillet, C.Palotaï, P.Minton, Nosfell, Matthieu A, JP.Drouet, F.Sarhan, T.Blondeau, G.Pesson, R.Cendo, F.Marillier, N.Frize, A.Messager, R.Thierry, B.Coupey, C.Pavet, F.Cotinaud, P.Cueco, V.Bouchot. MH. Fournier, G.Siracusa, Y.Maresz, L.Naon, L.Fagin, A.Serre-Milan, F.Pallem.
Frédéric Aurier
Violoniste
Frédéric Aurier est né en 1976 en Auvergne. Très jeune, il commence le violon au Conservatoire de Clermont- Ferrand. Bien vite, l’instrument l’attire vers toutes les « autres » musiques et c’est à quatorze ans que sa rencontre décisive avec Jean-François Vrod le pousse à explorer de front les deux traditions, savante et populaire... Depuis leur rencontre, Frédéric Aurier n’a cessé de jouer en duo avec Jean-François Vrod, jusqu’à la création du trio La Soustraction des Fleurs avec le percussionniste Sylvain Lemêtre, et l’enregistrement de trois CD.
Après avoir obtenu son premier prix à l’unanimité et avec les félicitations du jury au CNSM de LYON, il fonde le quatuor Béla, qui depuis 13 ans défend le répertoire moderne et contemporain à travers le monde entier, en suscitant des commandes d’œuvres à de nombreux compositeurs, et croisant le fer avec des artistes de tous horizons, comme l’improvisateur Fantazio, la chorégraphe Josette Baïz, le griot malien Moriba Koïta, le duo palestinien Sabîl...et La Soustraction des Fleurs! Leur large discographie témoigne de leur éclectisme, entre les quatuors de Ligeti et l’univers du chanteur Albert Marcoeur...
En tant que compositeur, il produit régulièrement de nouvelles œuvres, certaines bénéficiant de la Commande d’Etat, comme Le Mur d’Hadrien, pour voix de femmes, grand chœur et quatuor, ou Mabinogion, mélodrame pour chanteuse et quatuor. Il a aussi l’occasion d’écrire pour différents projets, tels que Entre Chou et Loup du duo Myssil, Incertain Monsieur Tokbar de la Compagnie Turak ou l’opéra pour enfants Borg et Théa avec le quatuor Béla et La Soustraction des Fleurs.
Samuel Mary
Eclairagiste
Samuel Mary travaille depuis plus de vingt ans pour le théâtre, la danse, et les musiques créatives... de Abbi Patrix à Herman Diephuis ou Sidi Larbi Cherkaoui en passant par Joachim Kühn, le chanteur Philippe Katerine, ou le collectif Bruxellois Mâäk's Spirit. En parallèle il développe une compagnie et un lieu de résidence en région nantaise (la Ferrière résidence artistique)
Partenaire de longue date de Jean-François Vrod et de la Soustraction des Fleurs, il développe une écriture spontanée de l'éclairage du concert, creuse la question de la théâtralité des musiciens à l’œuvre.
Frédéric Aurier
violon environné, voix, objets
Sylvain Lemêtre
zarb environné, voix
Jean-François Vrod
violon environné, objets, voix, direction artistique
Samuel Mary
lumières, scénographie, construction