Amor c’est l’Occitan pour Amour, le trait d’union qui apparemment sépare, mais sans lui plus rien n’a de sens, plus rien ne tient. Acronyme pour A. Marseille Ou Rien, parce que depuis le creuset de cette ville, une dynamique projette loin, très loin des artistes qui ont appris à habiter le monde sans le coloniser, et font un rempart à l’inertie qui englue, aux discours qui proscrivent, aux déterminismes, à la mort. Ode aux mouvements, au bouillonnement, à la spontanéïté, déversoir d’énergies positives, ouvroir d’horizons à illuminer, A-MOR est un passage et même une passation où, à l’initiative de plusieurs structures qui ont fait de la Friche Belle de Mai un lieu de transmission unique (l’AMI, le GMEM, Friche la Belle de Mai), on se partage les savoirs et les solutions qu’on a trouvées. Les anciens consentent à délivrer leurs recettes, les nouveaux offrent leur regards vierges. les liaisons se densifient, on les garde sur le feu et on les incorpore à tous les éléments musicaux et humains qui se présentent, parce que ça nous plait, mais aussi parce que sans ce mouvement et ce partage, la vie n’a plus de saveur. A-MOR se veut généreux, électrique, organique et sans concession, avec plein d’invités comme à un banquet où l’amour serait célébré depuis la nuit des temps.
Sam Karpiénia, Hakim Hammadouche, Ahmad Kampaoré, Imothep, Sibongilé Mbambo, Mehdi Hadjéri, Jean-Marc Montéra, Raphaël Imbert, Emilie Lesbros, Rossi, Maria Mazzotta, Carine Lotta sont les personnalités qu’on aimerait entendre nous parler de tout ça sur un ou deux morceaux de leur répertoire, qu’on aimerait aussi emmener vers les dimensions esquissées par des musiciens qui aiment découvrir la ville, la vie, et peupler tout ça de joie.
Un projet de Manu Théron, sur une invitation du MIX de la Friche la Belle de Mai (groupement des principaux opérateurs de la musique à la Friche la Belle de Mai : GMEM, Cabaret Aléatoire, AMI, Radio Grenouille et la SCIC Friche Belle de Mai) Ce projet a pour vocation d’être créé à la Friche la Belle de Mai et d’y être diffusé pour la première fois à l’occasion du week-end d’ouverture de MP 2018, en février 2018.
Fanny Lasfargues
contrebassiste, bassiste et improvisatrice
Elle expérimente avec ferveur et ambition les limites sonores de ses instruments. Avec comme point d’encrage le groove, elle fait naître par un foisonnement d’objets et de traitements électroniques une panoplie de sons inouÏs. Pilier fondateur du collectif parisien COAX elle y développe de nombreux projets du solo improvisé au spectacle immersif avec vidéos (Rétroviseur, Pipeline, Five38, SkullTone, Brazil Mashup…). Sur scène elle rencontre Noël Akchoté, Jérôme Noetinger, Sophie Agnel, Akosh S, Naissam Jalal, Eve Risser, Julien Deprez, Loïc Lantoine, Karimouche, Karim Ziad, Magic Malik… Dans son univers personnel et original, Fanny Lasfargues révèle un « instrument-monde» peuplé de nouvelles références et d’une poésie électronique.
François Rossi
batteur
Il prend ses premiers cours de batterie à l’âge de 7 ans, aux alentours de sa douxième année il intègre l’orchestre de variétés du collège, qui lui permet de parfaire sa connaissance de la musique de Michel Berger, Jean-Jacques Goldman ou encore Françis Cabrel. C’est avec assiduité qu’il se plonge dans ce répertoire français, tout en officiant en parallèle dans son premier groupe de rock (que nous éviterons de nommer), plutôt penché sur Nirvana et Jimi Hendrix. Puis c’est la découverte du jazz, Miles, Coltrane et Bill Evans. Au sortir du lycée, il n’est pas question de faire autre chose de sa vie que de la musique. Années de conservatoires, qui ne se déroulent pas forcément de façon académique. Début 2000 c’est la rencontre avec Barre Phillips, qui deviendra un mentor. Bien que se revendiquant comme un jazzman, il prends ses distances avec les folkloristes du be-bop et explore la musique de demain qu’elle soit hyper saturée ou acoustique et minimale.
Nicolas Guériotaine
musicien
Il sort des études et vient d’être diplômé en économie appliquée en se spécialisant dans l’économie de l’environnement. Il est actuellement chargé de mission au parc national du Mercantour mais travaille principalement depuis Marseille. Il a été élevé dans une famille d’amoureux de la musique. Son père, batteur et amateur de bonne musique l’y a sensibilisé. Il a commencé le piano à 7 ans et a vite cherché à jouer des boogies plutôt que du classique.Il a commencé la guitare à 12 ans, et s’est intéressé de près à l’étude de l’harmonie. Il est passé par la pop, le rock, puis le blues, et finalement il s’est suis plutôt dirigé vers la soul et le jazz. Il apprend la basse en autodidacte et prend quelques cours de batterie. Il a eu plusieurs groupes et des expériences musicales qui lui ont permis de se familiariser avec scène. Il aime également réaliser des vidéos dans lesquelles il joue tous les instruments d’un même morceau.
Arthur Bacon
musicien
Après avoir suivi la classe de Jazz du conservatoire de Strasbourg Arthur Bacon achève ses études au Jazz-Institut de Berlin. Multipliant les collaborations on le retrouve à Berlin et à Bruxelles dans des projets allant de l’électro à la musique bruitiste. Mais c’est avec Zakouska (jazz-tzigane) et The Summer Rebellion (freak-blues) que son jeu d’accordéon trouvera son identité. Après plusieurs albums et quelques années de tournées avec ces deux formations, il se révèle être un accompagnateur cabossé et un improvisateur féroce; il est de ces musiciens qu’il faut voir, sur scène pour apprécier l’énergie qu’il dégage.
Edmond Hosdikian
saxophoniste
De 1981 à 89, il étudie au conservatoire de Marseille, où il obtient le premier prix de saxophone et de solfège. Très vivant dans sa musique, il se mêle aux remous de sa ville. Il crée des événements musicaux, va à la rencontre d’autres musiciens de toutes cultures. Son amour du jazz l’amène naturellement à s’exprimer en toute liberté, dans cet espace de création où la parole est devenue son. Le free jazz est porté par son saxophone à la recherche effrénée d’une « harmonie intérieure ». Edmond Hosdikian cherche là où il se trouve, dans sa vie, dans sa ville, dans ses origines… «L’Arménie ? Je la ressens comme une partie de mon corps. Quand tout va bien, on n’y pense pas. C’est lorsque ton bras te fait mal que tu prends conscience de son importance dans ta vie.» Il n’y aura pas de compromis entre deux musiques. Il y aura les passions, le mal de l’exilé arménien de Marseille, la foi du maître de kamantcha, la douleur de l’Arménie contemporaine… Duo – duel, l’amour de la vie tout simplement. Edmond Hosdikian accompagne au coup par coup de coeur de nombreux artistes comme Michel Petrucianni, Barre Phillips, Mike Stern, Jacques Higelin, Jamaaladeen Tacuma…
Manu Théron
chanteur
C’est en Italie méridionale et en Bulgarie, pays qu’il sillonne durant plus de quatre ans, que Manu Théron découvre le chant par la fréquentation assidue d’interprètes et de choeurs traditionnels. La persistance des pratiques culturelles et sociales liées au chant populaire dans ces régions, leurs connexions avec la littérature orale en dialecte, et surtout l’absence dans leurs expressions quotidiennes de toute référence à un folklore institutionnalisé, le persuadent qu’une pratique équivalente aurait une grande portée dans sa ville d’origine et pourrait donner lieu à une réappropriation de repères historiques et culturels qui manquent cruellement à Marseille. Au sein de nombreux projets (Ve zou via, Madalena, Polifònic System…) ou à la tête du groupe Lo Còr de La Plana, qu’il a fondé en 2001, Manu Théron impulse une interprétation à la fois enracinée dans la tradition du chant populaire méditerranéen et nourrie de la pratique contemporaine de la chanson à texte, où la langue et les rythmes s’entremêlent avec force. Musicien passionné, il met l’originalité de son interprétation au service d’une culture d’Oc renouvelée, qu’il s’attache à faire vivre aussi bien sur la scène que dans ses enseignements.
Manu Théron
chant, directeur artistique
Fanny Lasfargues
basse
François Rossi
batterie
Nicolas Gueritaine
guitare
Arthur Bacon
accordéon
Edmond Hosdikian
saxophone, direction