« Dans un studio d’enregistrement, cinq mères lisent les témoignages d’autres mères anonymes et se confient, mettant à nu leur regret de maternité.
Sur une île fantasmée, trois d’entre elles sont enfermées dans une prison à ciel ouvert. Elles sont surveillées et obligées aux travaux forcés. »
Ces mères, dans le studio d'enregistrement, prennent la décision de parler, de lire les témoignages d’autres femmes, de parler pour les autres et de témoigner en personne. Elles ont le courage de prendre la parole et de l'enregistrer pour en laisser une trace. Ce n’est plus une parole individuelle et individualiste, c’est une circulation de la parole.
En même temps que la parole se libère au studio, cet univers fantasmé s'ouvre sur une île, une prison mentale, à l’image d’une métaphore des injonctions dans lesquelles elles se sentent enfermées. Dans cette prison mentale à ciel ouvert, elles sont surveillées et contraintes aux travaux forcés – laver des linges dans une mer salée, les faire sécher, les plier avant qu’ils ne soient remportés, telle une boucle aliénante.
Mater Frioul, réalisé par Fatima Bianchi, et co-écrit avec Séverine Mathieu, est un film d’auteur qui oscille entre documentaire et fiction, et met en lumière les problématiques non exprimées de la maternité. Il tente de mettre en images les injonctions sociales en essayant de remettre en question un modèle de maternité qui semble établi.
Cette résidence d’une semaine, fait suite à une précédente résidence où un travail de création sonore et musicale a été mené en collaboration avec le compositeur Alesssandro Bosetti et la contrebassiste Charlotte Testu. Cette fois, il s’agit à proprement parler du tournage d’une partie du film. Nous nous concentrerons pendant ces quelques jours sur les témoignages des mères – celles présentes au studio, et toutes les autres, anonymes, dont les histoires seront lues et enregistrées.
Production
La Société du Sensible (France) – Clothilde Bunod, productrice ; Careof (Italie) – Marata Cereda, productrice
Soutiens
ArteVisione ; Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur ; SCAM – Brouillon d’un rêve ; Italian Concil ; Fonds de Soutien Audiovisuel du CNC ; France 3 PACA
Fatima Bianchi
Réalisatrice
Fatima Bianchi est réalisatrice de films aux frontières du documentaire et de l’art vidéo. Elle cherche à créer de nouvelles narrations en s’appuyant sur différentes formes de temporalité. Elle se sert du réel comme point de départ pour générer une forme de documentaire qui échapperait au piège de la représentation, pour créer de nouveaux langages à partir de systèmes existants. Sa recherche s’inspire des événements de la vie quotidienne, en partant de l’expérience de l’individu en tant que phénomène unique qui grandit dans une communauté et la fait grandir à son tour. L’artiste met en lumière avec sensibilité l’inventivité du quotidien tout en soulignant la portée sociale voire politique des gestes spontanés ou chorégraphiés.
Parallèlement à son travail de réalisatrice, elle accompagne de nombreux projets en tant que monteuse. Diplômée de la Nouvelle Académie des Beaux-Arts de Milan en 2008. Ses films et ses installations ont été exposés dans de nombreux festivals et galeries parmi lesquels Visions du Réel (SUISSE), Cinema Vérité Teheran (IRAN), Open City Documentary (GB), Kino Panorama Roma (IT), ZagrebDox (CR), Filmmaker Festival (IT), Mediterranea 18 Young Artists Biennale (TIRANA), Centre d’Art Contemporain Briancon (FR), Fondation Merz de Turin (IT), Glogauair Gallery à Berlin. Avec son film Notturno, elle a été sélectionnée à la Semaine Internationale de la Critique de la 73ème Biennale de Venise. En tant que monteuse, elle a signé, entre autres, Aswang d’Alyx Arumpac (Best Editing Famas Digital Philippine 2020).
Fatima Bianchi
autrice, réalisatrice
Alessandro Bosetti
compositeur
Myriam Pruvot
création vocale
Séverine Mathieu
co-autrice, 1ère assistante réalisatrice
Clothilde Bunod
productrice
Laura Delle Piane
cheffe opératrice
Pierre Armand
chef OPS
Christine Dancausse
assistante son
Blandine Papillon
Kelly Martins
Maryam Kaba
Fabienne Lacoude
Justine Assaf
mères, porte-paroles