Objet de la résidence : Création d'une pièce mixte pour chœur et électronique.
La rencontre d’un chœur et des machines est une parfaite métaphore de notre société contemporaine. Corps de chair et boîtes de plastique. Voix et lignes de code. La chaleur du profondément humain et la froideur de l’exécutif informatique face à face : caricature commune faite de ce monde agité qui nous dépasse.
Mais, le profondément humain est-il si chaud ? À l’heure des inégalités les plus sévères, l’humanité n’a semble-t-il jamais été aussi injuste avec elle-même, se lançant dans diverses guerres patriotiques, communautaristes, religieuses, essaimant obscurantismes de toutes natures et souffrances incommensurables. La froideur de l’humain qui massacre est d’une actualité brûlante. Les chairs calcinées par les bombes, conséquences du grand jeu d’un pouvoir qui n’a jamais été aussi glacial.
Et l’exécutif informatique est-il si froid ? Quand des familles communiquent leur amour d’un bout du monde à l’autre par satellites, quand tout le savoir du monde est accessible sous le pouce, quand il faut des IA conversationnelles pour combler le vide affectif laissé par les siens, quand des sex-toys connectés nous font jouir, quand des programmes génèrent des peintures, des poèmes, des symphonies ; ces machines viennent compenser la froideur de nos existences par un feu qui n’apparaît plus si artificiel. Nier notre dépendance à tous ces « zéros » et ces « uns » devient impossible, tout autant que de cerner qui de l’homme et de la machine domine sur l’autre.
Bien entendu, la machine informatique n’a aucune responsabilité. Elle n’a qu’un écueil, celui de tous les outils : servir les intérêts de ceux qui les manipulent. Jouer de ces constats, c’est les mettre en exergue. S’amuser de l’horreur, c’est la dénoncer. Cette Pièce Perdue ludique et émouvante, utilise la voix de son chœur et le matériel électroacoustique comme prétextes à autant de métaphores possibles entre l’homme, la machine, la société contemporaine, et les jeux de pouvoir qui la secouent. Une pièce perdue comme une « balle perdue » cathartique contre notre impuissance.
Production
Le Transcontemporain
Coproduction
Cie éOle
Festival
ByPass
Lucas Sonzogni
compositeur, professeur, directeur artistique
Compositeur toulousain, Lucas Sonzogni a toujours été en contact avec le piano familial. Mais l'enfant est d'abord séduit par le saxophone : un saxophone, ça brille, c'est joli, et puis, il veut jouer la Panthère Rose... Tout jeune, il tombe dans le spectacle vivant. Avec la compagnie du Théâtre Réel dirigée par Luc Montech, Lucas est tour à tour comédien, assistant metteur en scène, speaker, backliner, sonorisateur, régisseur son ou plateau, saxophoniste, pianiste ou compositeur. Après trois années dans ce monde artistique, il reprend ses études : bien dans la musique cette fois.
Il intègre donc un cursus de Musicologie à l’Université Toulouse II Jean Jaurès, et le Conservatoire de Toulouse dans la classe de Composition électroacoustique de Bertrand Dubedout. Avec une licence de musicologie, le prix Sacem en 2010, et un prix de composition, il poursuit ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon où il obtient son diplôme de 2° cycle supérieur de composition option électroacoustique, sous la bienveillance de Robert Pascal, Michele Tadini et François Roux.
Aujourd’hui, il fonde le Transcontemporain et poursuit ses activités de compositeur. Ses œuvres sont créées par des ensembles comme Antiphona dirigé par Rollandas Muleika, le chœur Seguido dirigé par Valérie Fayet, Archipel dirigé par Joël Suhubiette, ou au Concours International de Piano d’Orléans.
compositeur
chanteur
Emilie Manescau
chanteuse