«Commande du Landeszentrum Musik Design Performance de l’Université de Trossingen, pour l’ensemble de six guitares Open Source Music (OSG) et le jongleur Jérôme Thomas, cette pièce qui mêle à l’écrit, l’improvisé, les enregistrements sur support et l’art du jonglage producteur de sons traités en temps réel, emprunte à la fois au concert comme à la performance et au "théâtre d’installation".
L’ensemble de ces champs laisse libre l’expression d’éléments autonomes (de formes d’autonomie), mais lié(e)s en un rapport interactif entretenu par l’expérience du collectif (instrumentistes jongleur dans leurs corporalité même), ou chaque modification d’un espace, visuel, sonore, affecte leur relation.
Dans cette pièce, le corps est à l’avant garde.» — Henry Fourès
Lors de cette résidence, Henry Fourès et Jérôme Thomas travaillent ensemble pour créer un concept aussi bien visuel que sonore permettant une approche sensuelle de l'expérience auditive et visuelle du spectateur, à travers des balles sonores et en mouvement. Le traitement sonore intégré aux balles de jonglage, développé par l'IRCAM et le GMEM, correspond à l'Univers sonore de l'Open Sources Guitars, basé sur des sons issus principalement de ce dernier.
Création
2017
Commande
Landeszentrum Musik Design Performance de l'Université de Trossingen (Hochschule für Musik Trossingen).
Coproduction
GMEM
Coopération technologique
IRCAM
Henry Fourès
compositeur
Né à Coursan (Aude/France), Henry Fourès étudie d’histoire de l’art à l’université Paul Valéry de Montpellier, et poursuit avec des études musicales au CNSM de Paris (harmonie, contrepoint, fugue, analyse et composition), puis à l’université de Berlin (musicologie médiévale) et à l’académie de Vienne (piano). Stagiaire au Groupe de recherche Musicale (GRM INA) de 1975 à 1977, puis professeur responsable des musiques improvisées au conservatoire de Pantin de 1977 à 1980, il enseigne ensuite la musicologie médiévale de 1980 à 1982 à l’université de Toulouse le Mirail.
En 1982 il est nommé Inspecteur Principal de la musique à la Direction de la Musique et de la Danse du Ministère de la Culture puis en 1984, Inspecteur Général chargé de l’enseignement et de la formation.
En 1988 il initie au sein de ce Ministère le nouveau département de la Création et des Musiques d’aujourd’hui dont il assure la direction technique jusqu’en 1990. Directeur Artistique du studio de création La Muse en Circuit il travaille ensuite régulièrement en Allemagne (Potsdam, Berlin, Cologne, Francfort…) où il est invité auprès de divers ensembles symphoniques et de radios.
L’éclectisme de sa production de compositeur et d’interprète l’a amené à collaborer avec des créateurs d’esthétiques et d’horizons très divers (musiciens, acteurs, chorégraphes, plasticiens, réalisateurs). Ses activités touchent de nombreux domaines.
Il a réalisé des films pour la télévision, composé des musiques pour l’image la danse et la scène. Il est aussi l’auteur de nombreuses créations radiophoniques (France Culture) et le réalisateur de « Hörspiel » pour la HR et WDR. Il a écrit des oeuvres symphoniques, de musique de chambre, des pièces électroniques, mixtes, des oeuvres vocales mais aussi conçu et réalisé des installations interactives et d’importantes manifestations événementielles.
De 2000 à 2009 Henry Fourès est Directeur du Conservatoire National Supérieur de musique et de danse de Lyon. Aujourd’hui, à ses activités de compositeur et d’interprète s’agrège une mission d’enseignement au CNSMD de Paris. Membre d’honneur de la Hochschule für musik und Theater de Hamburg, Henry Fourès est officier des Arts et Lettres, Chevalier du mérite et titulaire de la croix du Mérite Allemand (Verdienst kreuz).
Jérôme Thomas
jongleur
Formé d’abord au cirque avec Annie Fratellini et au cabaret, il s’intéresse très tôt au jazz et collabore avec de nombreux musiciens tels que Bernard Lubat, Carlo Rizzo, Marc Perronne, Pascal Lloret, Alfred Spirli, Jacques Higelin, l’ARFI, Trio Bravo, Andy Emler, Henry Fourès, Luc Ferrari, l’ensemble Aleph, Michel Portal…
Ces rencontres l’orientent vers une pratique de l’improvisation.
Jérôme Thomas propose une manière originale et poétique de jongler, tantôt avec des balles de silicone, des boules de pétanque, une canne, un chapeau, mais aussi des plumes ou des sacs en plastique. Faisant preuve d’une créativité permanente, il a grandement contribué à la découverte du jonglage de création en France et son travail, présenté dans de nombreux pays, constitue une référence internationale.
Il crée les spectacles « Artrio », « Extraballe » (en collaboration avec le chorégraphe Hervé Diasnas) et « Kulbuto » avant la fondation en 1992 de l’association ARMO (Atelier de Recherche en Manipulation d’Objets)/Cie Jérôme Thomas, qu’il co-dirige avec Agnès Célérier depuis 2000. Il produit avec celle-ci six spectacles, puis crée « Cirque Lili sous chapiteau » en 2001, qui le ramène vers le cirque. Ce sont ensuite « Milkday », « Le fil… et ses invités » et « Pong » qui voient le jour puis en 2006 « Rain/Bow, arc après la pluie » pour dix jongleurs et jongleuses et en 2013, « FoResT », parmis tant d’autres.
En regard de ces projets écrits, Jérôme Thomas poursuit ses projets sur l’improvisation et à la relation entre jonglage et musique à travers de nombreuse création, et collaborations, notemment avec le compositeur Henry Fourès.
Par ailleurs, il s’attache à transmettre sa pratique aujourd’hui connue sous le nom de « jonglage cubique » par des stages et ateliers en France et à l’étranger. Régulièrement contacté par différentes structures, il assure des stages, ateliers, workshop et masterclass construit autour de la notion jonglage-mouvement.
Il est l’uns des instigateurs du premier Festival de Jonglage contemporain et improvisé « Dans la Jongle des Villes » (1996-2001).
Il a reçu en 2003 le prix de la SACD pour les Arts du Cirque et a été élu en 2009 Administrateur délégué – Arts du Cirque.
Open Source Guitars (OSG)
Par Dr. Barbara Lüneburg
L’ensemble de guitares Open Source Guitars (OSG) est associé au Landeszentrum Musik Design Performance de l’Université de Trossingen.
Il utilise les outils multimédia, instruments analogiques et techniques issues d’internet, et représente alors un très bel exemple de réussite d’interraction entre une culture traditionnelle d’ensemble instrumental et les possibilités offertes par les procédés issus de la musique digitale et des techniques de communication modernes.
Fondé en 2008 par le professeur Michael R. Hampel, il inclue l’ensemble des étudiants du département de guitare, réunissant une quizaine de musiciens. L’OSG ajoué une grande variété de concerts en Allemagne, soutenu, de 2012 à 2016 par le Ministère allemand des Sciences et des Arts, à travers le fond d’Inovation et de Qualité (IQF).
L’expression « Open Source » signifie ici la diversité des sources d’inspiration et l’ouverture au développement d’une grande disparité d’influences et de directions. Au fil des projets, l’ensemble s’étend à divers partenaires, instrumentiste, artistes issu de la danse, du théâtre, des beaux-arts ou du design.
Décrit comme un exemple, le travail de l’OSG a donné lieu à la création d’un master de « Direction d’ensembles de guitare », avec un focus particulier sur les « Ensemble libre avec guitare(s) ».
D’un point de vue artistique, la versatilité de l’instrument avec ses particularités (accoustique, steel-string, électrique, midi…) est mise en réflexion et permet l’émergence d’un son d’ensemble innovant.
Au sein de ce projet, il est donné aux étudiants l’opportunité de développer des perspectives d’innovation inabituelle avec leur instrument, et de les réaliser artistiquement.
Parmis les créations de l’OSG, citons l’installation interactive « Musikräume » lors de l’exposition Björk au MoMa (New-York) en 2015, ou encore le projet « Sperrmüllwerkstatt », en collaboration avec des enfants d’une école primaire et des étudiants en design sonore.
En 2015, le CD « Rephrase », principalement dédié à l’OSG sort chez Bayer Records.
Barbara Lüneburg
violoniste, professeur
Le professeur Barbara Lüneburg est une artiste interprète de renommée internationale dans les domaines de la musique contemporaine, le violon, l’alto, le violon électrique et le multimédia. De nombreuses œuvres ont été écrites pour elle, et elle s’est produite dans de multiples concerts et festival en Europe, en Asie, aux Etats-Unis et en Nouvelle Zélande.
La recherche axée sur les arts de Lüneburg se concentre sur le potentiel créatif de la performance dans la nouvelle musique, en mettant l’accent sur la collaboration, la créativité, la relation interprète-auditoire et le charisme. Pour ses études en doctorat à l’Université Brunel à Londres, elle a exploré les théories des sciences des médias et de la sociologie de la musique ainsi que la recherche en psychologie et créativité pour leurs utilisations dans la pratique artistique. La fonction de Barbara Lüneburg de directeur artistique et manager de l’ensemble Intégrales (1997-2012), un groupe d’envergure internationale de musique de chambre, lui a permis d’acquérir une vaste expérience dans la programmation, les relations publiques au sein de divers pays, la gestion et direction.
Pour son projet de recherche artistique « TransCoding-From ‘Highbrow Art’ to Participatory Culture » soutenu par le Fond Autrichien pour la Science (FWF), et basé à l’Université de « musicologie et arts de la scène » de Graz, elle développe en ce moment une composition multimédia avec la contribution d’une communauté en ligne (http://transcoding.info). Lüneburg enseigne à l’Université de Trossingen au sein d’un cours intitulé « Ensembles et Performance Digitale ». Elle enseigne aussi dans des cours de masters spécialisés en musique contemporaine (entre autres à l’Isa – International Summer Academy of the mdw – Université de Vienne).
Henry Fourès
compositeur
Barbara Lüneburg
violoniste / professeur chercheur
Jérôme Thomas
jongleur
Nicolas Deflache
coopération technologique (IRCAM)
Robert Menczel, Mikolaj Pociecha, Marius Schnurr, Florin Emhardt, Phileas Baun, Martin Köhler
guitaristes