19h00 : 1ère partie
Terrae Incognitae 

Kamilya Jubran

Née en Galilée en Israël, Kamilya Jubran étudie la musique classique arabe du Proche Orient auprès de son père, le luthier et instituteur Elias Jubran. 
De 1982 à 2002, elle est chanteuse leader et joueuse de Qanun, du groupe Sabreen à Jérusalem : enregistrement de 4 albums, tournées dans de nombreux pays (Etats-Unis, France, Suisse, Suède, Italie, Japon, Egypte, Tunisie, Jordanie).
Elle fonde et dirige un studio de production et une association culturelle, qui développe des projets artistiques musicaux et pédagogiques, en collaboration avec des artistes, groupes, associations et institutions locales et étrangères. Elle travaille avec des musicien·ne·s locaux et en accompagne certain·e·s dans la production et la diffusion de leurs créations musicales.
Dès 1994, elle commence à faire de courts séjours en France. Une collaboration avec le label Night&Day voit le jour.
Elle suit des cours de français, fait des stages au Studio des Variétés à Paris (1997),  et rencontre ensuite la contrebassiste Sarah Murcia (1998).
En 2002, elle obtient la bourse de Pro Helvetia et fait une résidence au Schlachthaus Theater de Bern, pour la première création musicale, « Mahattaat » suivie d’une tournée européenne. Elle s’installe en France et poursuit ses recherches musicales, à la fois seule et avec des musicien·ne·s européen·ne·s, notamment le trompettiste et musicien électronique Werner Hasler et la contrebassiste Sarah Murcia.
De 2004 à 2016, elle est accueillie dans diverses résidences (notamment à Royaumont, Rezé, Abbaye de Noirlac ) et réalise six productions : Wameedd (2004), Makan (2009), Wanabni (2010),  Nhaoul’ (2013), Wasl (2014), Habka (2016), qui ont été suivies de concerts dans les plus grandes villes arabes et européennes.
Pendant la même période, elle participe aux créations du trio de Sylvain Cathala, de Mark Tompkins (Le printemps), du groupe Bratch (Orient mon amour), de la cinéaste Anne-Marie Haller (Telling string), de l’ensemble Diabolus et La Camera Delle Lacrime (Resistencia), de Guy Freix (Les enfants des vagues hautes), de l’ensemble Barokksolistene avec Jon Balke (Siwan Jadid), de l’ensemble de Mela Meierhans (Rithaa-Tales of Hereafter).
Elle Produit ‘WA’ - son 3ème album avec Werner Hasler en 2019.
Depuis 2013, elle est membre du jury de plusieurs fondations culturelles arabes au Proche Orient et en France (DRAC, AFAC, entre autre).
En 2014, elle fonde l’association Zamkana, dont elle est responsable artistique, qui a pour objectif le soutien de la liberté d’expression dans la création, l’aide au développement et l’accompagnement d’artistes issus des jeunes générations du monde arabe, la production et la diffusion de spectacles, l’animation d’ateliers d’expression artistique ou de formations musicales. Préoccupée par la situation socio-culturelle actuelle dans le monde arabe, elle cherche à garder des liens avec la jeune génération des artistes musiciens, vivant dans un contexte presque hostile à la culture, sans soutien et sans structures.
En 2017, elle prépare sa prochaine création musicale Sodassi avec six jeunes musicien·ne·s sélectionné·e·s dans des ateliers de musique menés en 2014 à 2016 au Caire, Ramallah, Haïfa et Beiruth. En juin 2020, et en partenariat avec La Dynamo de Banlieues bleues, Zamkana inaugure Terrae Incognitae - une plate-forme évolutive qui, telle une serre incubatrice, permettra l’éclosion de nouvelles unités sonores ; un première épisode y était présenté avec Floy Krouchi, Youmna Saba et Kamilya Jubran.

Floy Krouchi

Artiste sonore, bassiste et compositrice électroacoustique, Floy Krouchi est une artiste polymorphe qui sonde le potentiel des nouvelles technologies dans la création sonore. Au gré de recherches sur la rudra veena indienne, Floy Krouchi développe la FKBass, une basse augmentée d’une technologie intégrée. Avec la FKBass, Krouchi crée un solo de raga électronique “Bass Holograms” et performe à travers l’Europe, en Inde, en Chine, au Moyen Orient et aux Etats Unis. Elle développe aussi “Sonic Totem”, sculpture sonore interactive, qui questionne la relation nature/ humain/machine et la fonction de l’objet d’art en tant qu’objet magique. Elle commence son parcours dans les années 90 à Paris avec Mafucage, collectif de musiciennes expérimentales qui s’est produit jusqu’en Chine. Lauréate Villa Medicis 2009 et Face Council for Contemporary Music 2016, son travail porte également sur l’art radiophonique à travers des pièces sonores entre essai, fiction, documentaire et poésie sonore (prix Luc Ferrari 2010, Italia 2011, Phonurgia Nova 2013).

Youmna Saba

Youmna Saba a commencé sa carrière musicale en 2006 et a sorti quatre albums à ce jour. Ses travaux traitent des relations entre l’écriture de chanson et le récit, employant des éléments de la musique arabe, mêlés à des traitements électroniques. Elle prépare en ce moment un nouveau projet intitulé ”Taïma’”, une recherche sonore en vue d’une composition sur les relations entre la musique électronique et électroacoustique ainsi que l’art de la qasida (interprétation vocale musicale improvisée d’un texte en arabe classique) dans le cadre de plusieurs résidences en France, à la Cité Internationale des Arts (Paris), à Césaré (CNCM de Reims) et à Voce (CNCM de Pigna). Youmna a collaboré avec plusieurs musicien·ne·s, notamment Kamilya Jubran, Mike Cooper, Jean-Marc Montera, Oiseaux-tempête, Kyungso Park et Nadine Shah, et a participé à des résidences d’artistes telles que Hwaeom Spiritual Music Residency (Corée du Sud, 2017), Sound Development City (Espagne, Maroc, 2016), Gyeonggi Creation Center (Corée du Sud, 2013), OneBeat (Etats-Unis, 2012). Elle fait partie de plusieurs projets de création dont Voice Affairs avec Neue Vocalsolisten (Stuttgart 2020-21), Terrae Incognitae avec Kamilya Jubran et Floy Krouchi (Paris 2020-21), Sodassi (Paris, 2018, 2019) et Menura (Liban/Suisse, 2018, 2019). Youmna est titulaire d’un DEA en musicologie (2014), de l’université Antonine, à Baabda (Liban). Son mémoire expose le parallélisme entre l’art visuel et la musique, dans le cadre des arts traditionnels arabes.

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21h00 : 2ème partie
Radicants

Lorenzo Bianchi Hoesch (Italie / France)

Lorenzo Bianchi Hoesch est compositeur et artiste sonore. Ses centres d'intérêt vont de l'électronique pure aux compositions pour le théâtre et la danse, des bandes sonores pour les images aux installations interactives. Dans ses compositions, il s'intéresse toujours à l'idée de créer de nouvelles connexions entre des éléments autrement éloignés. À travers des projets hors de l'esthétique occidentale, comme ceux avec Ballaké Sissoko ou Amir Elsaffar, la création d'installations sonores immersives telles que Square pour l'Ircam — Centre Pompidou, Atolls pour le Musée du Quai Branly à Paris, ou Open Land pour la Fondazione Haydn, ou encore des collaborations avec des chorégraphes et des metteurs en scène comme Adolphe Binder, Michele di Stefano, Richard Siegal ou Stijn Celis, Lorenzo Bianchi Hoesch explore la composition et la performance en relation avec la composante spatiale du son et le mouvement des corps. En ce sens, une grande partie de son travail est consacrée au son 3D, à la composition multicanal et holophonique. Il a reçu des commandes de diverses institutions : Groupe de recherche musicale (GRM), Biennale de Venise, Opéra de Göteborg, Musée du Quai Branly, Opéra de Sarrebruck, Ballet national de Marseille, RhurTriennale, Fondation Royaumont, Fondation Haydn, FaceFoundation, et bien d'autres encore, et s'est produit dans le monde entier.
Il est compositeur en recherche à l’Ircam — Centre Pompidou pour les années 2019 — 2022, Lauréat de la FACE Foundation pour l’année 2021. En 2017, il a fondé le label Ornithology-productions. Lauréat de Villa Albertine en 2025. Il enseigne la composition au Conservatoire de Montbéliard.

Ballaké Sissoko (Mali / France)

Le goût et le talent pour la rencontre, Ballaké les doit certainement à son art consommé de l’écoute, mais aussi aux longues conversations musicales qu’il n’a jamais cessé d’entretenir avec sa kora, cette harpe-luth à 21 cordes d’origine mandingue, héritage familial. Après avoir pratiqué dès son plus jeune âge à l’ombre des vénérables anciens de l’Ensemble Instrumental du Mali, Ballaké va multiplier les rencontres musicales avec des instrumentistes et compositeurs internationaux. De son album Deli qui marque le début de sa carrière solo à son dernier disque Les Égarés, en passant par Musique de nuit, Ballaké poursuit son chemin en maître de la kora, improvisateur et compositeur surdoué et passionné, explorant toujours de nouveaux horizons.