En décembre 2014, Christophe Cardoen et Aude Romary débutent un travail de recherche autour d’un dispositif imaginé et conçu par Christophe Cardoen. Le noir est complet, l’ambiance de l’univers créé est proche du mirage et de l’hallucination.
« Battements de lumière, à la limite de l’œil, à la limite de la possibilité de voir — pas de couleurs, ni noir ni blanc, du clair ou du sombre seulement — le terrain de jeu favori du plasticien lumière, Christophe Cardoen. Le jeu du violoncelle, partant de craquements faibles, de frottements, comme une respiration lourde, se déploie ensuite sous différentes facettes, puisque la forme reste improvisée. »
Natacha Muslera et Stefano Taiuti sont alors invités à rejoindre cette création, désirant la présence d’autres corps qui participeraient à ce jeu de l’imaginaire.
« Fantômes acoustiques, circulations, deux musiciennes invisibles, procèdent en bordure, en secret pour les yeux, à la périphérie de la rétine. Elles se déplacent d’un endroit à un autre, comme en transport aérien. Mutines, elles ouvrent des espaces par l’enfantement de sons, qu’elles distillent, égrainent, qu’elles brutalisent et traînent, qu’elles égorgent et caressent, qu’elles mêlent et libèrent… De cette danse acousmatique quelque chose commence à arriver jusqu’à nos yeux, cela se déplace, en mutation constante : matière, forme, informe — corps constituant un champ de métamorphoses. La peau de Stefano Taiuti, écran écrin tactile, capte et joue des points lumineux, des aires d’ombres, entre chose révélée et chose cachée. Fragments. Paysages… »
— G.W.
Partenariat
KLAP Maison pour la danse
Production
Association Bruissement
Coproduction
Centre Culturel André Malraux – Scène Nationale de Vandœuvre-lès-Nancy, Espace multimédia Gantner – service du Département du Territoire de Belfort, Césaré – Centre National de Création Musicale de Reims
Accueil en résidence
au GMEM — Centre national de création musicale et au Théâtre Gérard Philippe de Frouard, Scène conventionnée pour les arts de la marionnette et les formes animées
Avec le soutien financier
de la Région Grand Est et de la DRAC Acal
« Je m’intéresse à chaque voix, aux voix infimes et infirmes — celles des vivants et des morts, des humains et non humains. Avec ces voix j’élabore une langue de résistance que je nomme langue des bois, une langue hybride, articulée et inarticulée, imprégnée des écosystèmes sonores. Cela active des performances, des improvisations, des textes, des pratiques vocales collectives, des pièces sonores et radiophoniques, des partitions, des films, des ateliers et laboratoire de recherche, des technologies d’altérités… Ces expérimentations confrontent tout autant les potentiels vocaux, que les problématiques de normalité et d’esthétique, c’est à dire les limites que l’on assigne à la voix : celle de genre, de classe, de registre; ainsi qu’à la prédominance de certain sens. »
Christophe Cardoen
Né en 1966. Il vit et travaille à Grenoble.
De 1995 à 2008, Christophe Cardoen est résident du Brise Glace (squat occupé par des artistes entre 1995 et 2008. On y mettait à disposition des ateliers), il participe à l’organisation du 102 de 1995 à 2015 (espace indépendant, sans subvention. Depuis 1983, des associations y organisent concerts, séances de cinéma expérimental, expositions, spectacles de danse, rencontres, débats avec pour but de faire découvrir autre chose, autrement). Il réalise et présente des installations ; utilise des lumières, des mouvements, des sons ; fabrique des appareils, des éclairages, des objets, des espaces.
Lors de performances, il joue de la lumière avec des musiciens et des cinéastes, des acteurs, des danseurs, pratiquant l’improvisation.
Christophe Cardoen utilise la lumière et l’ombre comme une matière en soit. En associant des dispositifs électromécaniques, des obturateurs ou des surfaces réfléchissantes, à des sources lumineuses, il provoque des variations de rythmes, des scansions de lumières vives dans le noir profond et éprouve nos perceptions, visuelles, du temps et des lieux.
Aude Romary
Après avoir étudié la clarinette, elle se consacre depuis 1997 au violoncelle, et plus spécifiquement à l’improvisation et à l’expérimentation, orientant son travail sur la recherche de toute matière sonore extractible de l’instrument. La musique est pour elle son, matière et mouvement, c’est pourquoi elle cherche les correspondances avec la danse (Marie Cambois, Aurore Gruel, la cie l’Astragale), le texte (cie les Endimanchés, Heidi Brouzeng), la peinture et le dessin (Arik F Palmer), la lumière (Christophe Cardoen), la poésie (Rémi Chechetto) ou dans des projets alliant diverses disciplines. Auteur d’un monologue, ME 109, elle a, en collaboration avec le metteur en scène Hugues Reinert, travaillé sur son adaptation théâtrale dans une création alliant théâtre, musique et danse, avec Hélène Géhin et Pascale Manigaud (création en janvier 2011 au Centre Culturel André Malraux – Scène nationale de Vandœuvre les Nancy).
Depuis 2011, elle développe un travail de recherche autour du violoncelle et de la musique électroacoustique : I broke my cello and ? avec Jean-Philippe Gross, Cellostries avec Marco Marini, Discordes avec Jérôme Noetinger. Elle s’intéresse également à la lutherie moderne, en développant un jeu sur le violoncelle en fibre de carbone des luthiers américains Luis and Clark, qui peut être utilisé comme instrument préparé et étendu (avec des ressors, micros, petits hauts parleurs et objets divers). Par ailleurs, elle intervient depuis 8 ans auprès des étudiants en DMA1 de l’Ecole nationale de Lutherie de Mirecourt, cherchant ainsi à partager son approche de l’improvisation et son détournement de l’instrument classique. Depuis 2014, elle est la directrice artistique de l’association Bruissement.
Stefano Taiuti
Né à Rome, Italie, en 1967 et réside actuellement à Berlin. A 21 ans, sans avoir jamais suivi de formation, Stefano Taiuti débute une recherche dans le domaine du mime et de la performance dansée. Il a pratiqué avec les mimes et danseurs Adam Darius, Lindsay Kemp, avec Marcel Marceau et avec le mime et acteur japonais Hal Yamanouchi. Dans l’absence d’un lieu de formation expérimental à Rome, il s’est formé dans le cadre de stages et de workshops, tout en étudiant l’histoire de la danse et du mime à l’université la Sapienza de Rome. Il a pratiqué la capoeira, le yoga, le qi qung, la danse contemporaine et l’improvisation. A 25 ans, il a performé dans des festivals de rue en Italie et en Europe (Certaldo, Avignon, Edimburg...). En 1994, il a vu pour la première fois le danseur butoh Masaki Iwana. Il a alors étudié sa méthode durant 15 années et participé à des stages des performances avec Yoko Murunoi, Ko Morobushi, Min Tanaka, Akira Kasai et Daisuke Yoshimoto. En 2000, il a co-fondé le collectif de danse butoh Lios, qui a organisé de 2000 à 2013 le festival international de butoh Trasform’azioni. Il a dansé dans la pièce Eliogabalus de Akira Kasai, 31 july de Min Tanaka, Flowers drunken by the smell of blood de Masaki Iwana. La danse butoh lui a offert une vision différente du corps, une autre manière de vivre l’acte de danser et d’atteindre la spiritualité du corps en mouvement. Ces expériences ont pris des formes variées dans le champ expérimental, aussi bien en solo qu’en collectif, dans des galeries d’art, théâtres, festivals, clubs et dans des interventions en milieu urbain. Entre 1998 et 2004, il a collaboré avec la compagnie “Kitonb theatre extreme“, en tant que performer et chorégraphe. En 2003, il fonde la compagnie Zeitgeist, avec laquelle il crée et produit différents spectacles solos ou avec des artistes invités. stefanotaiuti.com
KLAP Maison pour la danse
5, avenue Rostand13003
Marseille
DURÉE
1h00 environ
TARIFS
Plein 10€
Réduit 6€
Pass soirée 14€
Réduit Pass 6€
Christophe Cardoen
lumières
Marie Cambois
regard extérieur
Natacha Muslera
voix acoustique
Aude Romary
violoncelle acoustique
Stefano Taiuti
danse