Initiée en 2020, la collection de l’Ircam intitulée Musiques-Fictions propose une expérience à la fois littéraire et sonore inédite, associant un texte contemporain à une création musicale, dans un dispositif de diffusion immersif.... Installé·e sous le dôme de diffusion ambisonique de l’Ircam composé de 49 haut-parleurs, reconstitué dans le Module du GMEM, l’auditeur·rice est convié·e à une écoute où l’imagination est sollicitée par un environnement sonore aux possibilités expressives étendues permettant de reproduire une
situation d’écoute proche de celle du monde réel, de la grande scène spectaculaire aux plus infimes détails du discours intime.
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Cette Musique-Fiction 4 intitulée « Trois femmes disparaissent » plonge l’auditeur·rice au sein d’une enquête située dans Hollywood à la recherche de trois femmes, Tipi Hedren, Melanie Griffith et Dakota Johnson : la grand-mère, la fille et la petite-fille.
Trois générations dans le monde du cinéma, où il est question de disparitions successives, de traces et d’effacement, où se croisent de nombreux films : « Les Oiseaux », « Marnie », « Working Girl », « Le Bûcher des vanités », « Cinquante nuances de Grey ».
La traque de la romancière Hélène Frappat croise la musique de Para One, avec pour horizon commun, la passion dévorante du cinéma.
Production
Ircam-Centre Pompidou
D’après
« Trois femmes disparaissent » de Hélène Frappat (2023) © Éditions Actes Sud
En partenariat avec
la Friche la Belle de Mai
« Pourquoi Tipi Hedren, la magnifique blonde dans son tailleur vert olive aux ongles carmin, a-t-elle disparue d’Hollywood ? Et pourquoi Melanie se sent-elle disparaître elle aussi ?
Son visage, sa peau se déchirent sous sa voix de petite fille.
Dakota apparaît dans des films où elle s’efface elle-même rejouant les disparitions de sa mère et de sa grand-mère.
Au secours ! Que se joue-t-il dans ces disparitions ? Qui en est à l’origine, que se passe-t-il ?
Une enquête où la romancière devient Colombo, géniale Peter Falk au féminin.
Que se trame-t-il dans les villas ?
Pourquoi ces femmes ? »
— Nathalie Pivain
« Pour « Trois femmes disparaissent », nous structurerons le récit autour de trois thèmes, en référence à différentes époques du néoclassicisme Hollywoodien. Entre ces occurrences purement musicales, la narration s’appuiera sur des évocations électroacoustiques des différents décors, ainsi que de certaines actions récurrentes.
L’instrument à cordes quittera alors sa fonction mélodique pour devenir source de textures, de pulsations qui évoqueront les morsures subies par les personnages, l’animal mécanique devenant animal réel et inversement.
Ce brouillage des frontières entre le vrai et le faux sera amplifié par le travail sur la spatialisation que permet le dôme, transformant des espaces d’abord naturels en lieux à l’acoustique abstraite, cubiste, propices à créer la sensation d’enfermement aussi bien que des perspectives libératrices. »
— Para One
Hélène Frappat
Écrivaine et philosophe
Hélène Frappat, philosophe de formation et écrivaine, est l’auteure de neuf romans, publiés aux Éditions Allia et Actes Sud, parmi lesquels « Sous réserve » (2004), « Par effraction » (2009, Prix Wepler, Mention Spéciale), « Inverno » (2009), « Lady Hunt » (2013), « Le dernier fleuve » (2019), « Le Mont Fuji n’existe pas » (2021), et « Trois femmes disparaissent » (2023).
Elle a également publié de nombreux essais sur le cinéma, notamment aux Éditions des Cahiers Cinéma Jacques Rivette, « secret compris » (2001) et « Roberto Rossellini » (2007), et chez Séguier Tony Servillo, « le nouveau monstre ».
Sur France Culture, elle a produit le magazine de cinéma mensuel Rien à voir de 2004 à 2009, ainsi que de très nombreux documentaires. Traductrice de l’anglais et de l’italien, on lui doit en particulier la traduction des « Études sur la personnalité autoritaire » de Theodor Adorno (Allia, 2006), et des romans de Laura Lippman et Ann Patchett (Actes Sud).
Son dernier livre, l’essai philosophique « Le Gaslighting ou l’art de faire taire les femmes », salué par la presse, a été traduit en italien et en espagnol. Pour L’Ircam Circus elle a écrit les « Sept contes de la Fontaine », un récit à écouter en déambulant autour de la Fontaine Stravinsky.
Para One
Artiste
Jean-Baptiste de Laubier, dit Para One, est un artiste multifacettes. Après des débuts en tant que producteur, tout d’abord hip hop puis de musique électronique, Para One s’est vite émancipé pour ses albums solos « Épiphanie », « Passion » et « Club ». Il a également produit de nombreux·euses artistes, parmi lesquels Birdy Nam Nam ou Meryem Aboulouafa. Il a composé également pour la réalisatrice Céline Sciamma, dont le film « Portrait de la jeune fille en feu » a reçu le prix du meilleur scénario au Festival de Cannes et onze nominations aux César 2020.
Il est également réalisateur et producteur de nombreux courts-métrages. Son dernier album « SPECTRE : Machines of Loving Grace » (sortie en mai 2021) tient aussi le rôle de bande originale de son premier long métrage, « Sanity, Madness & the Family » (sortie fin 2021). Para One a pour ce faire voyagé pendant plusieurs années, collaborant avec des musicien·ne·s japonais·es, indonésien·ne·s, bulgares et français·es pour écrire, enregistrer et fabriquer – au sens premier – ces « Machines of Loving Grace ».
Nathalie Pivain
Comédienne et metteuse en scène
Depuis l’école du Théâtre National de Bretagne, Nathalie Pivain est comédienne avec Pascal Kirsch, Anne-Laure Liégeois, Thierry Bedard, Sandrine Poget, Sébastien Derrey et met en scène avec la Compagnie des Lucioles et Fractal Théâtre des auteur·rices contemporain·e·s Nelly Arcan, Jon Fosse, Spiro Scimone, Nicoleta Esinencu, W. G. Sebald. Dernièrement, elle était collaboratrice artistique de Sébastien Derrey pour « mauvaise » de debbie tucker green à la MC93, au Théâtre de Gennevilliers et au Théâtre National de Strasbourg.
Actuellement, elle travaille avec la Revue Eclair et est actrice avec Agathe Paysant pour la création de « Blanche Neige » de Robert Walser au Studio Théâtre de Vitry et au Théâtre de la Commune.
Johannes Regnier
Réalisateur en informatique musicale Ircam
Johannes Regnier est réalisateur en informatique musicale à l’Ircam, enseignant à l’université des arts de Berlin, et chercheur en acoustique à l’institut Fraunhofer Heinrich-Hertz à Berlin. Ingénieur du son de formation, il se spécialise dans le domaine de l’informatique musicale auprès de Miller Puckette, à l’université de Californie à San Diego.
Ses axes de recherche sont le traitement spatial du son et la synthèse par modélisation physique. Il collabore régulièrement avec artistes, sound designers et compositeur·rice·s pour la réalisation de projets musicaux ou d’installations sonores.
Friche la Belle de Mai (le Module)
41, rue Jobin13003
Marseille
TARIFS
Plein : 8€
Réduit : 6€ *
* Jeunes 12 — 25 ans, étudiant·e·s, demandeur·euse·s d'emploi, bénéficiaires des minima sociaux, intermittent·e·s, séniors de 65 ans et plus — sur justificatif.
Pass Musiques-Fictions * : 10€
*(donnant accès à deux séances dans la même soirée Musique-Fiction 4 + Musique-Fiction 5)
DURÉE
40 min.
Hélène Frappat
texte
Para One
musique et réalisation
Nathalie Pivain
adaptation et réalisation
Johannes Regnier
réalisation informatique Ircam
Clément Cerles
ingénierie sonore
avec les voix de
Cindy Almeida de Brito,
Geoffrey Carrey,
Christiane Cohendy,
Julie Lesgages,
Valérie Schwartz