Initiée en 2020, la collection de l’Ircam intitulée Musiques-Fictions propose une expérience à la fois littéraire et sonore inédite, associant un texte contemporain à une création musicale, dans un dispositif de diffusion immersif.... Installé·e sous le dôme de diffusion ambisonique de l’Ircam composé de 49 haut-parleurs, reconstitué dans le Module du GMEM, l’auditeur·rice est convié·e à une écoute où l’imagination est sollicitée par un environnement sonore aux possibilités expressives étendues permettant de reproduire une
situation d’écoute proche de celle du monde réel, de la grande scène spectaculaire aux plus infimes détails du discours intime.
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Cette Musique-Fiction 5 intitulée « Croire aux fauves » raconte comment en 2015, lors d’une mission anthropologique aux confins de la Sibérie, Nasstassja Martin, partie seule en forêt, est attaquée par un ours qui lui arrache la moitié du visage.
Défigurée, elle subit de nombreuses opérations en Russie, puis en France.
La chercheuse fait le récit de sa reconstruction à la fois physique et psychique, mais dépasse la narration de cet accident traumatique en menant une vaste réflexion sur la rencontre entre des mondes humains et non humains à l’heure des effondrements des écosystèmes sur la planète.
Production
Ircam-Centre Pompidou
Soutien
Sacem
D’après
« Croire aux fauves » de Nastassja Martin © Éditions Gallimard
En partenariat avec
la Friche la Belle de Mai
« Pour adapter le récit de Nasstassja Martin, il m’a semblé que la forme acousmatique était la plus pertinente. La musique tente de suggérer à l’auditeur·rice des actions, des affects qui n’ont pas lieu au moment précis où le récit est dit par la narratrice. J’ai cherché à faire en sorte que musique et textes soient tissés entres eux, autant que possible, de manière à ce que l’auditeur·rice suive toujours le fil du récit.
Les paysages sonores en extérieur ont été en grande partie capturés dans le Kerry en Irlande, les intérieurs d’hôpitaux à l’hôpital Sainte-Anne à Paris mais sont traités ensuite électroniquement.
De nombreux sons ont été réalisés avec un émulateur de synthétiseur analogique, et j’ai tout spécialement mis l’accent sur des modifications à l’aide de filtres formantiques, de type vocoder. »
— Frédéric Pattar
Nastassja Martin
Écrivaine
Née en 1986, Nastassja Martin est anthropologue diplômée de l’EHESS et spécialiste des populations arctiques. Elle est l’auteure d’un essai, tiré de sa thèse de doctorat dirigée par Philippe Descola : « Les Âmes sauvages ». « Face à l’Occident, la résistance d’un peuple d’Alaska » (La Découverte, 2016 ; prix d’Histoire de l’Académie française 2017) ainsi que d’un documentaire en cours, co-réalisé avec Mike Magidson, « Tvaïan » (Point du jour / Arte). « Croire aux fauves » est son premier récit.
Frédéric Pattar
Compositeur
Compositeur français né le 24 novembre 1969 à Dijon.
Frédéric Pattar porte particulièrement son attention sur l’articulation entre musique, texte, électronique et représentation
visuelle. Sa musique expose un langage très contrasté : toujours tendue, sans concession mais ne se refusant pas à un certain lyrisme, elle recèle une véritable intensité dramatique. Éléments moteurs dans les œuvres de Frédéric Pattar, les flux rythmiques déferlent en vagues successives et viennent chahuter le tissu harmonique créant de la sorte des perspectives sonores aussi évidentes qu’inattendues.
Mathilde Delahaye
Metteuse en scène
Avant d’intégrer l’École du TNS dans la section Mise en scène (Groupe 42, 2013-2016), Mathilde Delahaye travaille en compagnies et met en scène des textes de Handke, Vaneigem, Gripari, Artaud, Mayorga, Kane, Barker. Durant sa formation à Strasbourg, elle crée plusieurs spectacles : « Le mariage » d’après Witold Gombrowicz (lauréat du prix Young European Theater à Spoleto), trois spectacles paysages – « L’Homme de Quark » d’après Christophe Tarkos, « Babile au bord des villes » d’après Charles Pennequin, et « Tête d’Or » de Paul Claudel dans les anciens bâtiments de la Coop de Strasbourg –, « Karakinda », pièce musicale de Francisco Alvarado, en partenariat avec l’Ircam, et « Trust Opus » d’après Falk Richter.
À la sortie de l’École, elle est associée à l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône où elle crée plusieurs formes théâtrales et opératiques sur le site du Port Nord, ainsi que « Pantagruel » – spectacle itinérant – à partir de textes de François Rabelais, et « l’Espace furieux » de Valère Novarina à l’Espace des Arts puis en tournée. Dans le cadre de son association au CDN de Tours, elle poursuit son travail sur le théâtre-paysage. En 2020, elle crée « Maladie ou Femmes modernes » d’Elfriede Jelinek et Nickel. Elle effectue une thèse SACRe au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique.
Quentin Nivromont
Réalisateur en informatique musicale Ircam
Le parcours de Quentin Nivromont est pluriel. Titulaire d’un master en Composition assistée par ordinateur à l’université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis ainsi qu’un DEM en Composition et musique électroacoustique au conservatoire de Dieppe, il travaille depuis plus de dix ans en tant qu’ingénieur du son, développeur et réalisateur en informatique musicale. Intéressé par les interfaces homme-machines et les systèmes de spatialisation sonore, on le retrouve depuis sur de nombreux projets artistiques et industriels alliant musique, théâtre, et multimédia pour des compagnies telles que Succursale 101, Le Clair Obscur, Ensemble 2e2m ou des sociétés comme Puce Muse, Devialet ou l’Ircam.
Friche la Belle de Mai (le Module)
41, rue Jobin13003
Marseille
TARIFS
Plein : 8€
Réduit : 6€ *
* Jeunes 12 — 25 ans, étudiant·e·s, demandeur·euse·s d'emploi, bénéficiaires des minima sociaux, intermittent·e·s, séniors de 65 ans et plus — sur justificatif.
Pass Musiques-Fictions * : 10€
*(donnant accès à deux séances dans la même soirée Musique-Fiction 4 + Musique-Fiction 5)
DURÉE
50 min.
Nastassja Martin
texte
Frédéric Pattar
musique et réalisation
Mathilde Delahaye
adaptation
Quentin Nivromont
réalisation informatique musicale Ircam
Jérémie Bourgogne
ingénierie sonore
avec la voix de
Audrey Bonnet