Résidence de recherche et début d’écriture de la musique et de la composition en corrélation avec le travail  chorégraphique. Travail technique sur la diffusion acoustique et amplifiée de l’épinette et de l’électronique modulaire.  

Qu’est-ce qu’une image de la rage ? Quel mouvement inspire le mot de la rage ? 

Je la vois dans la couleur bleue et l’odeur enivrante des feux de déchets la nuit, dans la brousse. Je la vois dans le fracas perpétuel des eaux agitées d’un fleuve en crue, ou d’un océan. Je l’entends dans les cris d’une foule anarchique, dans le plafond d’une foudre. 

Et quand cette musique s’engouffre dans le béton en friche, j’entends les voix de sorcières venir.  

Et je me souviens de la maladie de la rage, l’urgence dans laquelle j’ai vu des gens voyager pour un vaccin avant l’hydrophobie, et la mort. L’urgence de tuer tous les chiens. 

Le corps réapparaît résiliant face au danger hypnotique, face à ce qui est irréversible.  

Car nos corps ont disparu ; sous cloche (sanitaire) nous avons cessé de muer, nous avons muté côtoyant l’informe norme que nous reflétons dans l’étang lisse (l’écran). Les comédies sont engourdies, les mots consumés consomment semblance et idolâtrie.  

Les rages sont latentes cependant, nous cherchons quel drapeau dresser qui ne soit ni d’un parti ni d’une foi amiantée. 

La rage n’est pas la haine ni la colère. 

« La rage commence là, avec ces grandes, grises funérailles. » — Pier Paolo Pasolini

Mentions
Biographie(s)
RAGE
LOVALOT, Anna Gaïotti
Résidence
Lun. 10 —— Ven. 14 février 2025
Distribution

Anna Gaïotti 
conception, chorégraphie

Clément De Boever, 
Anna Gaïotti 

danse

Léo Dupleix
musique live, épinette

Jean Bender
musique live, électronique modulaire

Sonia Saroya,
Édouard Sufrin 
installation lumière, regards extérieurs

Étienne Foyer
sonorisation et régie son 

inspiré du texte-scénario La Rabbia de Pier Paolo Pasolini 

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