Résidence de recherche et début d’écriture de la musique et de la composition en corrélation avec le travail chorégraphique. Travail technique sur la diffusion acoustique et amplifiée de l’épinette et de l’électronique modulaire.
Qu’est-ce qu’une image de la rage ? Quel mouvement inspire le mot de la rage ?
Je la vois dans la couleur bleue et l’odeur enivrante des feux de déchets la nuit, dans la brousse. Je la vois dans le fracas perpétuel des eaux agitées d’un fleuve en crue, ou d’un océan. Je l’entends dans les cris d’une foule anarchique, dans le plafond d’une foudre.
Et quand cette musique s’engouffre dans le béton en friche, j’entends les voix de sorcières venir.
Et je me souviens de la maladie de la rage, l’urgence dans laquelle j’ai vu des gens voyager pour un vaccin avant l’hydrophobie, et la mort. L’urgence de tuer tous les chiens.
Le corps réapparaît résiliant face au danger hypnotique, face à ce qui est irréversible.
Car nos corps ont disparu ; sous cloche (sanitaire) nous avons cessé de muer, nous avons muté côtoyant l’informe norme que nous reflétons dans l’étang lisse (l’écran). Les comédies sont engourdies, les mots consumés consomment semblance et idolâtrie.
Les rages sont latentes cependant, nous cherchons quel drapeau dresser qui ne soit ni d’un parti ni d’une foi amiantée.
La rage n’est pas la haine ni la colère.
« La rage commence là, avec ces grandes, grises funérailles. » — Pier Paolo Pasolini
Production
LOVALOT
Coproductions
La Remise (Estagel) ; O Espaço do Tempo (Montemor-o-Novo)
Soutiens
L’institut Français du Portugal ; 3 bis f (Aix-en-Provence) ; GMEM (Marseille) ; Honolulu (Nantes) ; Le Générateur (Gentilly) ; La Muse en Circuit (Alfortville)
Accueils
Montévidéo (Marseille) ; L’Effe (Coulonges) ; La Fonderie (Le Mans) ; Les Instants Chavirés (Montreuil) ; Kunstencentrum BUDA (Kortrijk)
Création
24 septembre 2025 au CDCN Pôle Sud Strasbourg, Festival Musica
Diffusion
Le Générateur (Gentilly) ; Le Grand HUIT (Nantes) ; Espace Pasolini (Valencienne) ; La Remise (Estagel)
Anna Gaïotti
Performeuse, musicienne, claquettiste, écrivaine
Anna Gaïotti fabrique une écriture chorégraphique et musicale qui relie texte et corps. Elle vis à confronter la question de l’émancipation sexuée, les doutes face aux normes, la relève de la fiction sur le réel, la construction et déconstruction d’identités personnelles et communes, la vie face à la mort. Le corps est d’abord un support pour publier une poétique, une façon de militer, endossant humanités et inhumanités.
Elle dialogue et collabore avec des artistes des scènes musicales expérimentales, des artistes visuels et aime créer des performances hybrides.
Anna Gaïotti
conception, chorégraphie
Clément De Boever,
Anna Gaïotti
danse
Léo Dupleix
musique live, épinette
Jean Bender
musique live, électronique modulaire
Sonia Saroya,
Édouard Sufrin
installation lumière, regards extérieurs
Étienne Foyer
sonorisation et régie son
inspiré du texte-scénario La Rabbia de Pier Paolo Pasolini